La Moule - Jean-Christophe Menu (Chroquettes, 2016)
Cette catégorie fourre-tout (Franserbe, un mot valise limité puisqu'on s'étend au domaine de la francophonie et de la Yougolavie) est bien commode pour évoquer des auteurs dont on aime le travail simplement en citant un extrait de leur œuvre.
C'est le cas de Jean-Christophe Menu (né en 1964) et son recueil de Chroquettes (paru en 2016), mot valise combinant « chroniques » et « croquettes ».
La plupart des planches de ce recueil ont paru dans Fluide Glacial (magazine fondé en 1975) mais quelques-unes ont été publiée dans Libération et dans Art-Press.
La plupart développent un thème permettant à l'auteur de parler de lui-même (nous sommes dans l'autobiographie) et de ce et ceux qu'il aime. Certaines sont elles-mêmes des recueils de mini-chroquettes, comme celle d'où sont tirés les deux strips qui constituent le récit intitulé La Moule.
Elle se situe au milieu d'une planche, entre :
- une évocation des parutions de Topor dessinateur de presse (édité par Alexandre Devaux) et de J'ai vu passer le bobsleigh de nuit de Gébé édité par Frédérique Pajak, tous deux parus aux Cahier dessinés* et
- une réflexion sur les Ramones.
Peut-être ce récit sera-t-il plus lisible découpé en case.
Jean-Christophe Menu fait référence à son départ de l'Association (dont on a parlé ici-même) en 2011 pour fonder l'Apocalypse, une nouvelle structure éditoriale.
Le photogramme ci-dessous n'est pas bon, mais il permet de voir la fameuse moule dans le bureau de l'Association, sur une étagère à gauche de Jean-Christophe Menu.
Il est tiré d'un court reportage réalisé en 2009 pour evene.fr par Mikaël Demets pour l'entretien et Guérine Regnaut pour la réalisation. Il est visible ici.
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Puisqu'on a de la place voici les couvertures des publications de Topor (1938-1997) et Gébé (1929-2004), deux des plus grands génies du dessin.
CLIC!
Twist again... à Bečej et à Belgrade (1986) - 3 Souvenirs de Jacques François (3)
En 1992, Jacques François (1920-2003) fit paraître une autobiographie, ou plutôt un recueil de rencontres, de souvenirs et de réflexions sur son métier. Comme à notre habitude sur ce blog, nous en avons retenu les trois passages liés à l'ex-Yougoslavie.
Jacques François est connu du grand public pour ses nombreux seconds rôles dans la série des Gendarmes avec Louis de Funès, les films de Jean Yanne et ceux de Jean-Marie Poiré, souvent dans un même emploi. Néanmoins, il considérait le théâtre comme son vrai métier.
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Le dernier passage a lieu quatre décennies après ceux précédemment évoqués ici et là, lors du tournage de Twist again à Moscou dont le rôle titre (celui de Moscou) a été tenu par Belgrade. Engagé par Jean-Marie Poiré (né en 1945) pour cette comédie, Jacques François raconte son expérience plutôt négative de la région.
La mairie de Belgrade dans le rôle de l'Hôtel Tolstoï.
La mairie de Belgrade au "naturel". [photo trouvée ici.]
Cet extrait pourra être complété par les Souvenirs du Maréchal Bassounov, petit supplément du documentaire intitulé Loufok'n'roll attitude à Belgrade de Jérémie Imbert et Yann Marchet, figurant dans les bonus de l'édition DVD du film. Dans ce documentaire, Jean-Marie Poiré et quelques membres de l'équipe du film racontent des souvenirs de tournage.
J'eus, grâce [au Père Noël est une ordure], le privilège de me lier avec Jean-Marie Poiré puis de participer à plusieurs de ses films toujours avec le même plaisir, même si les circonstances rendaient parfois le tournage plein de douloureuses surprises.
Le Père Noël est une ordure (1982), photo trouvée ici.
Ainsi, après Papy fait de la Résistance, il entreprit Twist again à Moscou. Je devais y jouer le rôle d'un maréchal de l'Union soviétique sensiblement plus âgé que je ne l'étais. Les essais de maquillage eurent lieu à Paris et furent à ce point enchanteurs qu'en rentrant chez moi, je priai Madeleine [Delavaivre, son épouse] de téléphoner à Jean-Marie pour lui dire que si cette expérience devait se renouveler tous les jours pendant deux mois, je renonçais à faire le film. Sur son affirmation catégorique, qui se révéla horriblement mais amicalement mensongère, que cet essai ne voulait rien dire, j'acceptai de devenir un second Vorochilov, beaucoup plus fatigué que le premier.
Photo trouvée ici.
Marina Vlady et Philippe Noiret partirent en éclaireurs pour un endroit que nous sommes seuls au monde à connaître et qui s'appelle Betchaï [Bečej], à la frontière de la Hongrie et de la Croatie [sic]. Bien entendu, nous n'avions pas eu l'autorisation de singer l'Union soviétique sur son propre territoire. Betchaï se compose de huit ou dix maisons et d'une sorte de château datant du siècle dernier qui abritait toute l'équipe technique et artistique et se trouvait doté d'une électricité et d'une eau courante extrêmement fantaisistes.
Bernard Blier et moi quittâmes Paris ensemble pour Belgrade, d'où il ne nous restait que trois cents kilomètres à faire en voiture pour rejoindre le coquet village cité plus haut ! Cette aventure devait se situer en février. Il y avait un mètre cinquante de neige sur la route et, après cinq ou six heures de voyage, à quelques dizaines de verstes de Betchaï, notre voiture se retourna mollement dans le fossé et dans la neige. Il était trois heures du matin. Bernard Blier était hors d'état, m'affirma-t-il, de porter une valise. Personne ne nous attendait et c'est à pied que, charriant mes bagages et ceux de l'inoubliable interprète du Nombril, je finis par atteindre notre résidence. Jean-Marie Poiré m'a avoué beaucoup plus tard qu'il était mort d'inquiétude, mais avait feint de dormir, car, me connaissant, il s'attendait avec juste raison au pire !
Le Nombril est une pièce de Jean Anouilh créée par Bernard Blier au théâtre de l'Atelier (18e arrondissement de Paris).
Contrairement aux affirmations de Jean-Marie, chaque matin, vers six heures, par un froid sibérien – c'est l'occasion ou jamais de se servir de cette expression –, un virtuose du fond de teint et de la colle à moustache, engagé pour mon usage personnel, s'acharnait sur moi pendant deux heures. Je restais ensuite la journée entière le visage couvert des monstruosités en caoutchouc qu'il y avait collées. Très rapidement nos rapports se détériorèrent. Je tins le coup pendant une semaine ou deux, puis mes bonnes résolutions s'effondrèrent. Je tournai le film sans parler à qui que ce soit, même pendant un assez long séjour à Belgrade, ville complètement dénuée d'intérêt, mais où nous avions retrouvé un semblant de confort international.
Jacques François sur l'affiche de Twist again à Moscou.
Philippe Noiret et Christian Clavier mirent au point un incomparable numéro de duettistes qui est une irrésistible imitation de moi déambulant sinistrement dans les couloirs de l'hôtel ou les lieux de tournage. Je ne pensais pas, avant de les voir œuvrer tous deux, que je pouvais être aussi ridiculement sinistre.
Olga Kešeljević-Barbezat - 3 Souvenirs de Jacques François (2)
En 1992, Jacques François (1920-2003) fit paraître une autobiographie, ou plutôt un recueil de rencontres, de souvenirs et de réflexions sur son métier. Comme à notre habitude sur ce blog, nous en avons retenu les trois passages liés à l'ex-Yougoslavie.
Jacques François est connu du grand public pour ses nombreux seconds rôles dans la série des Gendarmes avec Louis de Funès, les films de Jean Yanne et ceux de Jean-Marie Poiré, souvent dans un même emploi. Néanmoins, il considérait le théâtre comme son vrai métier.
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Les deux passages suivant sont extraits du 3ème chapitre. Ils se situent au moment où le jeune Jacques François décide de suivre des cours de théâtre auprès de Raymond Rouleau et Jean-Louis Barrault. Nous sommes au début des années 40, Paris est occupée par les Allemands.
Ces deux passages mettent en scène Olga Kešeljević (1913-2015 d'après ce site), qu'il ne faut pas confondre, comme cela est arrivé, avec Olga Kosakiewicz (1915-1983).
Dans ce premier extrait, elle n'apparaît que vers la fin de l'anecdote dont elle est le témoin.
Je me présentai rue Daunou durant le cours de Raymond Rouleau. Que voulais-je ? s'enquit son assistant. Je m'expliquai. Il me suggéra de travailler une scène classique et de revenir la présenter huit jours plus tard au « patron », qui jugerait alors de mon aptitude à devenir son élève.
J'avais assisté à une représentation des Caprices de Marianne [Alfred de Musset, 1833] au théâtre Montparnasse. Le rôle d'Octave paraissait me convenir. Je m'y attelai, ainsi, il est important de le souligner, qu'au rôle de Marianne et revins la semaine suivante rue Daunou, paralysé par le trac dont je devais faire, par la suite, plus ample connaissance.
Devant une petite salle d'élèves ironiques et bien décidés à emboîter le nouveau venu, je m'élançai sur le « vas-y » de Rouleau dans la scène des Caprices... mais en jouant les deux rôles, celui de Marianne et ce lui d'Octave... Un instant stupéfaits et silencieux, mes jeunes spectateurs en firent beaucoup dans le fou rire et les cris d'oiseaux. Je m'arrêtai, pantois, et j'entendis Raymond Rouleau [1904-1981] leur dire :
- Bande de petits crétins, s'il n'y en a qu'un qui s'en sorte parmi vous tous ce sera peut-être lui !
C'était un peu excessif mais fort encourageant ! Ai-je besoin de décrire mon étonnement, puis mon mépris pour ces malheureux ? Le calme revenu et le cours fini, j'allai retrouver Rouleau pour le prier de me confirmer ce qu'il venait de dire. Il le fit avec un sérieux et une autorité qui ne me firent plus douter un instant que j'avais toujours eu raison de vouloir être acteur. J'avais des ailes ! Ma vraie vie commençait.
J'allais quitter le théâtre lorsqu'une élève très brune me rejoignit et me dit, avec un fort accent slave :
- Vous irrrez trrrrès loin !
Elle s'appelait Olga, devint très vite une merveilleuse amie, elle l'est toujours.
(…).
L'Olga de ma première audition m'avoua un jour que, coupée de son pays, la Yougoslavie, par la guerre, elle se trouvait complètement démunie et qu'on venait de lui reprendre un studio que des amis lui avaient prêté, pour le rendre au peintre Touchagues [1893-1974] qui l'habitait généralement. Je lui proposai de partager mon appartement et nous y vécûmes longtemps en ami.
C'est vers cette époque que Olga Kešeljević avait été pressentie pour jouer le rôle d'Inès dans Huis-clos, la célèbre pièce de Jean-Paul Sartre, alors intitulée Les Autres. Il n'y aura pas eu de suite.
Nous n'avons pas encore trouvé de portraits photographiques d'Olga Kešeljević. En revanche, on a découvert dans ce catalogue deux portraits vraisemblablement peints avant son départ pour Paris, l'un par Ivan Tabaković et l'autre par Bora Baruh.
Les deux théâtres mentionnés (Montparnasse et Daunou), existent toujours.
Le premier se situe rive gauche, dans le 14ème et le second, rive droite dans le 2ème.
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Ce deuxième passage contient un des nombreux aveux de Jacques François quant à son égocentrisme et son, disons, désintérêt de l'actualité (l'occupation), au contraire, comme on le verra, d'Olga Kešeljević. On évoque aussi quelques personnalités lyonnaises (l'éditeur Marc Barbezat, fondateur de la revue l'Arbalète, les Tavernier, père et fils...).
Les vacances d'été à Saint-Tropez ou ailleurs étant devenues impensables [ndlr: du fait de la guerre], j'étais naturellement membre du Racing Club de France où je bronzais en juillet et août. Tout ceci, hélas pour ma sensibilité et mon tact, me paraissait tout à fait normal ! La charmante Olga, dont j'ai parlé, tâtait discrètement de la Résistance, portant, je crois, ou recevant des lettres ou des manuscrits de pièces ou de romans venant de la zone libre. Si j'ai bonne mémoire, beaucoup de ce courrier était envoyé par un M. [René] Tavernier [1915-1989], le père du futur réalisateur de films Bertrand Tavernier [né en 1941]. Un jour, commencèrent à déferler place de la Porte-d'Auteuil des tombereaux de fleurs et Olga se fit plus rare que d'habitude. Elle s'épanouissait de jour en jour alors qu'elle était auparavant assez soucieuse, et, par la force des choses, peu coquette. Mon étonnement et ma curiosité augmentant, je l'interrogeai ! Que se passait-il dans sa vie ? Passait simplement un petit pharmacien lyonnais assez sympathique ! Elle ajouta, en baissant les yeux :
- Il est un peu, je crrrois, amourrreux de moi.
Je lui demandai de nous présenter et je rencontrai, lors de sa venue à Paris, un jeune homme fort intelligent, séduisant et très cultivé, fils du fondateur des entreprises Gifrer et Barbezat, affaire de produits pharmaceutiques installée à Décines, près de Lyon. Au-dessus de ces contingences, notre Olga n'était en rien touchée par ce dernier atout. Un soir elle m'annonça que Marc lui proposait de l'épouser mais qu'il n'en était malheureusement pas question, sa carrière théâtrale passant avant tout. Son avenir professionnel était à Paris. Avec une brutalité navrante, je lui expliquai que, malgré ses immenses et réelles qualités de tragédienne, rien ne prouvait qu'on aurait très vite besoin d'une Bérénice à accent monténégrin et douée d'un physique qui la plaçait dans une élite alors dominée par Maria Casarès [1922-1996]. Je lui suggérai d'épouser au plus tôt le charmant Marc, ce qu'elle fit, en me demandant d'être son témoin. Depuis 1944 ces deux êtres exceptionnels et exquis vivent les yeux dans les yeux.
Faute de portrait d'Olga Kešeljević, en voici un de l'impressionnante Maria Casarès.
Marc avait un violon d'Ingres : l'édition. Il avait fondé une revue littéraire, L'Arbalète, dont le titre de gloire était d'avoir publié de nombreux écrivains alors peu connus ou inconnus : Genet, Queneau, Dubillard et tant d'autres. L'activité de la revue ne suffisant pas, L'Arbalète se mua en maison d'édition. Je possède un tirage de Querelle de Brest de Genet, réalisé sur presse à bras, que Barbezat m'avait donné. Marc était et est resté un éditeur passionné, un véritable amoureux de la littérature.
Jean-François Lefebvre-Pontalis, un ami, m'avait confié le manuscrit du Condamné à mort. C'est moi qui le transmis à Marc Barbezat qui devint ainsi le premier éditeur des œuvres de Genet.
Selon ce document, Olga Kešeljević et Marc Barbezat (1913-1999) se sont mariés le 20 décembre 1943 à la mairie du 16ème arrondissement de Paris.
Ce texte de Marc Barbezat confirme le rôle joué par Jacques François dans la transmission du poème de Jean Genet.
En 1988, un recueil inédit de lettres envoyées par Jean Genet à Marc et Olga Barbezat fût publié par Gallimard. On y découvre l'intense relation qui reliait l'auteur et l'éditeur tout au long des années '40. Le livre comporte en fin de volume un texte de Marc Barbezat intitulé Comment je suis devenu l'éditeur de Jean Genet. Extrait:
"En juin 1943, Jean Genet était arrêté en flagrant délit de vol d'un livre de luxe de Verlaine, illustré, à la librairie Stock du Palais Royal... Il purgeait sa peine à la Prison de la Santé... A l'automne de l'année 1943, je reçus à Lyon, postée de Paris, une lettre de ma fiancée, Olga Kechelievitch qui avait recopié de sa belle écriture le poème de Jean Genet: Le Condamné à mort. L'original lui avait été prêté par son ami, le comédien Jacques François, à l'époque comme elle, élève du cours de théâtre Charles Dullin... Je lui écrivis. En réponse me parvint une carte assez brève, que j'ai égarée où, je m'en souviens, Genet écrivait : "Envoyez 100 francs"...
Publié sur le site de La République des lettres.
On voit qu'il ne mentionne pas celui de Jean-François Lefebvre-Pontalis (1920? - 1992?), frère de Jean-Bertrand Pontalis.
Photo trouvée sur ce site consacré à Robert Denoël. où l'on peut lire ceci à la date du 25 décembre 1943 :
Lors du procès intenté par Genet à Marc Barbezat en 1978, on apprendra que l'écrivain avait obtenu rue Amélie des droits bien supérieurs à ceux proposés ensuite par Barbezat : « Le contrat de 1944 avec Denoël m’accordait 15%. J’ai signé quelques mois après le même contrat avec M. Barbezat pour 12%. Il est donc bien clair qu’une pression a été faite sur moi. Pourquoi aurais-je abandonné spontanément 3% à M. Barbezat ? Je sortais de prison, je devais y retourner, je n’avais pas d’argent et je me croyais fort du contrat Denoël à 15%. En fait, j’étais très faible, affaibli par la prison. [...] Que M. Barbezat m’ait découvert comme écrivain, c’est faux. Cocteau a invité Robert Denoël à lire le manuscrit de Notre-Dame des Fleurs. [...] Pendant 30 ans Barbezat a utilisé les 3% de différence. Il a acheté des maisons quand je n’étais pas même sûr de pouvoir me payer une chambre pour la nuit. » [lettre à Me Roland Dumas, 5 février 1978, mise en vente à l'Hôtel Drouot le 12 décembre 2016].
Publié sur Robert Denoël éditeur, un site d'Henri Thyssens
Malgré les relations tendues entre l'auteur et l'éditeur, on peut lire dans cette nécrologie de Marc Barbezat paru dans Libération :
Jean Genet ne s'est jamais brouillé avec Olga Barbezat. Avec son mari, les relations était plus orageuses, du genre: « Vous vous obstinez, malgré moi, à imposer vos imparfaits du subjonctif ! Ecrivez des pièces si vous vous voulez, mais ne salopez pas les miennes. J'écris comme je veux. » Il avait dédicacé l'exemplaire du Condamné à mort « A mon ami qui sera mon seul éditeur parce qu'il est jeune. » Ce n'est pas contradictoire.
Claire Devarrieux, — 3 mai 1999
Vacances à Bled - 3 Souvenirs de Jacques François (1)
En 1992, Jacques François (1920-2003) fit paraître une autobiographie, ou plutôt un recueil de rencontres, de souvenirs et de réflexions sur son métier. Comme à notre habitude sur ce blog, nous en avons retenu les trois passages liés à l'ex-Yougoslavie.
Jacques François est connu du grand public pour ses nombreux seconds rôles dans la série des Gendarmes avec Louis de Funès, les films de Jean Yanne et ceux de Jean-Marie Poiré, souvent dans un même emploi. Néanmoins, il considérait le théâtre comme son vrai métier.
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La première anecdote clôt une série de souvenirs de vacances en famille. Celui-ci se situe vers 1936 ou 1937. Il révèle que Jacques François vient d'un milieu social plutôt très aisé.
Un autre été, l'ambassadeur de Yougoslavie à Paris et sa femme, qui devait avoir eu quelques ennuis gastriques, invitèrent ma mère et mon beau-père dans leur villa de Bled [Slovénie], petit village superbe au bord d'un lac, dans leur pays. Je fus du voyage. Toute la journée comme à Vevey [Suisse], je me promenais seul dans le jardin ou je ramais sur le lac, personne ne m'accordant la moindre attention sauf, au bout de quelques jours d'observation, notre hôtesse. Elle décida un matin que je devrais aller jouer et me baigner chez un jeune garçon de mon âge qui vivait avec sa maman, dans une superbe propriété à quelques kilomètres de là. Dès lors, chaque jour, une puissante automobile que je rêve avoir été une Rolls, venait me chercher, et me raccompagnait le soir. Le jeune garçon en question était le roi Pierre II de Yougoslavie et qui, lui-même, s'ennuyait ferme. Sa maman était la reine Marie, veuve du roi Alexandre assassiné à Marseille deux ou trois ans auparavant. Le roi Pierre était longiligne, timide et mélancolique. Nous étions faits pour nous entendre. Je pense qu'avec ce dernier souvenir estival le ministère public est servi... pour l'instant !
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Božidar Purić (1891-1977) était l'ambassadeur de Yougoslavie en France de 1936 au moment où il devint premier ministre du gouvernement yougoslave en exil (1943-1944).
Božidar Purić en 1935, alors ambassadeur de Yougoslavie en France. Photo trouvée ici.
Parmi les photos réunissant Marie de Roumanie (1900-1961) et Pierre II (1923-1970), nous avons trouvé les suivantes.
Photo trouvée sur ce site.
Photo trouvée sur ce site.
Le jeune Jacques François se trouvait une ressemblance avec Pierre II de Yougoslavie qu'il voyait, comme lui-même, "longiligne, timide et mélancolique".
Le lac de Bled, en Slovénie, tel qu'il était en 1926 d'après ce site.
Peut-Être - Cédric Klapisch (1999)
Peut-être (1999) de Cédric Klapisch (né en 1961) nous donnera l'occasion de poursuivre notre petite exploration de la carrière de Jean-Paul Belmondo (né en 1933) et de comparer le Paris de 1999 à celui de 2070 et de comparer un réveillon de l'an 2000 avec votre réveillon de l'an 2018.
Au sommaire de cette note :
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le synopsis et la bande-annonce.
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Synopsis
Le soir du réveillon de l'an 2000 Lucie (Géraldine Pailhas) demande a Arthur (Romain Duris) de lui faire un enfant. Lui ne se sent pas prêt à être père. Au cours de la soirée quand la fête bat son plein, Arthur vit une expérience troublante. Il se retrouve transporté soixante-dix ans plus tard dans un paris ensablé. Il fait alors la rencontre d'un vieux monsieur chevelu qui affirme être son fils (Jean-Paul Belmondo). Ce patriarche de soixante-dix ans s'efforce alors de convaincre son géniteur de revenir dans le présent et de faire un enfant à Lucie, afin qu'il ne disparaisse pas.
Ako est le prénom du personnage interprété par Belmondo.
Ako est un nom formidable pour un film d'anticipation.
Ako...
Et si...
Ajoutée le 5 décembre 2013 par SciFiMoviesTheater
Transcription
Prince Fur – Messieurs, le nouveau millénaire approche.
Arthur – Excusez-moi, vous savez où se trouve l’avenue de Wagram ? [8ème et 17ème arrondissement.]
Des passantes – Désolées, on n’est pas du quartier.
Philippe – C’est l’an 2000 !
Arthur – Dis-donc, là, y a plein de sable dans tes chiottes, hein.
Philippe – Ben te fais pas chier, on nettoiera demain.
La famille du futur – Ils sont là !
Jean-Claude – C’est pas vrai !
Madeleine – Papa ? Je suis contente de te voir. Tu te souviens de moi ?
Ako – Madeleine, tu fais pas chier, il peut pas te reconnaître, il t’a pas encore faite.
Ako – Vous m’avez conçu le premier janvier 2000 avec maman.
Lucie – J’avais vraiment envie que ce soit ce soir.
Arthur – Mais je sais pas si je veux un enfant, moi.
Lucie – Mais moi j’en veux un.
Ako – Mais moi, faut que tu m’fasses aujourd’hui. Madeleine, tu la feras dans trois ans. Pour le reste on s’en occupe.
Arthur – Comment ça ?
Clotilde – C’est dingue ! Y a des tas de gens qui sont pas invités. Je les connais pas, moi.
Ako – On veut vivre ! Je veux vivre.
Arthur – Toi... toi, je te fais pas, toi.
Jean-Claude – Attends, moi je vais te dire un truc, il va pas nous faire chier longtemps, le grand-père, on le chope et on l’oblige à niquer mémé, c’est vite vu.
Ako – Quoi, tu me fais pas ? J’ai pas bien entendu, là.
L'homme vert – Ben mince.
Père de Philippe et Clotilde – J’avais dit mollo... sur le distroy.
Le Roi et l'Oiseau - Paul Grimaud & Jacques Prévert (1979)
Le Roi et l'Oiseau de Paul grimaud (1905-1994) et Jacques Prévert (1901-1977) nous donnera l'occasion de visiter le royaume de Takikardie, d'explorer l'univers de Jacques Prévert, d'ajouer un nom à la liste des auteurs francophones de films d'animation.
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et deux bandes-annonces,
- Le Petit soldat (1947), un autre dessin animé de Paul Grimaud et Jacques Prévert,
- un mot sur la collection Le cinéma des poètes,
- un rappel sur la popularité de Jacques Prévert dans la région.
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Synopsis
Roi Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize règne en tyran sur le royaume de Takicardie.
Seul un Oiseau, au plumage somptueux, enjoué et bavard, qui a construit son nid en haut du palais, tout près des appartements secrets de Sa Majesté, ose le narguer.
Le Roi est amoureux d’une charmante et modeste Bergère qu’il veut épouser sous la contrainte.
Mais celle-ci aime un petit Ramoneur...
La première bande-annonce est muette. Elle reprend les images à l'occasion de la restauration du film.
Ajoutée le 31 mars 2014 par StudiocanalUK
La deuxième sera transcrite plus bas.
Ajoutée le 10 janvier 2008 par jirluin
Transcription
L'oiseau – Mesdames, mesdemoiselles, messieurs. Oh ! pardon. (Il retire son chapeau.) L'histoire que nous allons avoir l'honneur et le plaisir de vous conter est une histoire absolument vé-ri-dique. Parfaitement elle est véridique ! Elle m'est arrivée à moi, et à d'autres en même temps. C'était l'époque heureuse où j'avais bâti mon nid tout en haut du grand palais de l'immense royaume de Takicardie. À cette époque régnait encore le roi Charles V et III font VIII et VIII font XVI de Takicardie...
L'oiseau
Dormez, dormez, petits oiseaux,
Petits oiseaux chéris, petits oiseaux chéris,
Dormez, dormez, petits oiseaux,
Petits oiseaux chéris, petits oiseaux chéris,
Papa est là qui veille, papa qui veille au grain !
Dormez petites merveilles, il fera jour demain.
Dormez, dormez...
Le liftier – Premier étage :
- affaires courantes
- contentieux
- trésorerie
- orfèvrerie
- Trésor Public
- impôts et taxes
- liquidations
- soldes de comptes
- prison d'État
- prison d'été
- prison d'hiver
- prison d'automne et de printemps
- bagne pour petits et grands
- équipements militaires
- Ministère de la guerre et des hostilités
- sous-secrétariat d'État à la paix
- panoplies en tout genre
- feux d'artifice
- dernières cartouches
- fourrure
- bonnetterie
- chapeaux
- képis
- trompettes
- brosses à reluire et tambours (…)
- galerie des ancêtres
- grands ateliers du roi
- asile de nuit du Roi
- gibier de potence du roi (…)
- deux-cent-quatre-vingt-seizième étage
- appartements secrets de sa Majesté.
L'oiseau – N'ayez pas peur les enfants, Papa connaît la technique.
L'oiseau – Ça n'était pas un bon roi. Il détestait tout le monde, et tout le monde dans le royaume le détestait aussi... La solitude et la chasse étaient ses passe-temps favoris.
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Dès sa sortie, le Roi et l'Oiseau avait un caractère suranné.
C'est que ce projet remontait à plusieurs années. On pourra avec intérêt comparer le Roi et l'Oiseau avec le Petit Soldat, autre film de Grimault et Prévert adapté également d'un conte d'Hans Christian Andersen (1805-1875), datant celui-là de 1947.
Partagé en 2007 par montreuilparadise
On reconnaîtra un thème fameux de Joseph Kosma (1905-1969) utilisé pour Et la fête continue, un poème paru dans Paroles (1946).
Yves Montand (1921-1991) et les Frères Jacques (groupe actif de 1946 à 1982) l'ont enregistré en 1949.
Ajoutée le 25 mai 2016 par Chansons, Folklore et Variété
Partagée le 19 octobre 2014 par BnF Collection Sonore - Chanson Française et Francophone
Debout devant le zinc
Sur le coup de dix heures
Un grand plombier zingueur
Habillé en dimanche et pourtant c'est lundi
Chante pour lui tout seul
Chante que c'est jeudi
Qu'il n'ira pas en classe
Que la guerre est finie
Et le travail aussi.
Que la vie est si belle
Et les filles si jolies
Et titubant devant le zinc
Mais guidé par son fil à plomb
Il s'arrête pile devant le patron
Trois paysans passeront et vous paieront
Puis disparaît dans le soleil
Sans régler les consommations
Disparaît dans le soleil tout en continuant sa chanson
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Le Roi et l'Oiseau a fait l'objet d'une projection mercredi dernier à Alger, une projection présentée par Carole Aurouet, spécialiste universitaire de l'œuvre de Jacques Prévert à l'occasion de la parution de son Prévert et le Cinéma, paru dans la récente collection Le Cinéma des Poètes.
Cette collection publiée par les nouvelles éditions Places a été lancée à l'été 2014. Cette collection est justement dirigée par Carole Aurouet qui y a signé les ouvrages consacrés à Robert Desnos (mars 2016) et Jacques Prévert (avril 2017).
Outre l'Algérie, il semble après une rapide recherche, que Prévert et le cinéma l'ont également menée à l'Institut Français de Tokyo.
Je pense qu'elle serait bienvenue dans le réseau des Instituts Français d'ex-Yougoslavie, pourquoi pas pour une discussion autour de Lundi ou Mardi (Ponedeljak ili Utorak, 1966), le magnifique film de Vatroslav Mimica (né en 1923) qui, s'il tire sur la littérature anglaise (the stream of consciousness suggéré par le titre qui fait référence à Virginia Woolf) n'en est pas moins le film le plus prévertien que je n'ai jamais vu, et pas seulement pour l'apparition de Barbara.
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Et comme d'habitude lorsqu'il est question de Jacques Prévert voici une playlist reprenant les poèmes de Jacques Prévert chantés ou dits en ex-Yougoslavie.
Elle contient beaucoup de Feuilles mortes, quelques Barbara, mais aussi quelques perles inattendues. On avait présenté ces chansons sur ce blog dans cette série. En voici la liste.
Tristesse Club - Vincent Mariette (2014), le lac d'Aiguebelette
Tristesse Club de Vincent Mariette (né en 1980) nous donnera l'occasion de visiter le lac d'Aiguebelette (73).
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et la bande-annonce,
- une petite visite des environs du lac.
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Synopsis
Deux frères un peu paumés, Léon (Laurent Lafitte) et Bruno (Vincent Macaigne), se retrouvent pour l'enterrement de leur père. Quand une sœur sortie de nulle part (Ludivine Sagnier) fait son apparition, tout devient encore un peu plus compliqué. Le premier long-métrage du réalisateur de "Double Mixte" et "Les Lézards".
Ajoutée le 3 mai 2014 par FilmsActu
Transcription
Léon – Bruno c'est Léon. Je t'appelle pour t'annoncer une bonne nouvelle...
Bruno – Eh ben , ça change.
Léon – Papa est mort.
Léon – Tu pars en week-end ou quoi ?
Bruno – Ben j'ai pris que l'essentiel, hein.
Léon – C'est quoi l'essentiel pour un enterrement ?
Chloé – Tu es Bruno, c'est ça ?
Bruno – Pardon, on se connaît ?
Léon – Il y a une nana qui débarque, qui dit qu'elle est ta sœur et toi, tu kiffes.
Bruno – Ben ouais.
Chloé – Tu fais comment d'habitude ?
Léon – Ben je tombe souvent en panne.
Bruno – Qu'est-ce qu'il est con !
Léon – Comment ?
Bruno – Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Chloé – On te dit que notre père est mort, on se pointe, y a rien, tu trouves pas ça chelou ?
Léon – Je suis sûr que ça te fait chier que ce soit notre sœur. Hein, t'as bien un os dans le kiki, non ?
Bruno – Je sais que t'as pas un rond et que tu traites ton fils comme de la merde, comme papa te traitait donc ça va.
Léon – T'as pas un chéquier ?
Son fils – Papa, j'ai dix ans.
Chloé – J'ai vachement envie de t'embrasser.
Bruno – Pour la première fois de ma vie je vais te demander de faire quelque chose pour moi, de m'accorder cette journée pour retrouver notre père qui a disparu.
Rebecca – Je laisse toujours les fenêtres ouvertes au cas où quelqu'un ait [sic] envie de m'assassiner.
Léon – Ouais c'est elle.
Chloé – C'est marrant on dirait un hôtel.
Léon – C'est marrant c'est un hôtel. (...) Le seul panorama que m'a offert cette baraque, c'est le défilé de salopes que mon père s'est tapé.
Chloé – C'est de revenir ici qui te rend aussi con ?
Léon – Ouais, sans doute.
Rebecca – Ça va faire un joli feu d'artifice.
Chloé – Elle bougeait plus putain !
Léon – Elle respirait j'ai vérifié. J'ai fait club santé en sixième.
Léon – On a tellement besoin de cette essence qu'on ne peut vraiment pas se permettre de se laisser emmerder par des petits puceaux dans ton genre.
Bruno – Le panache... hein ?
Léon – Ouais.
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Le film a été tourné au sud-est de la France, entre Grenoble (38) et Aix-Les-Bains (73)...
Les plans ci-dessous ont été réalisés à partir des lieux mentionnés sur la fiche wikipédia du film.
et notamment autour du lac d'Aiguebelette, également en Savoie (73).
Image trouvée ici.
On pourra également apercevoir le lac de Paladru, que nous avions évoqué dans cette note.
Un peu plus au nord se trouve le lac du Bourget que nous avions visité grâce à ce film.
Grâce au cinéma, cette région nous est de plus en plus familière !
L'Incorrigible - Philippe de Broca (1975)
L'Incorrigible nous donnera l'occasion de voir un autre film de Philippe de Broca (1933-2004) après l'Africain et le Bossu, de découvrir une des facettes de Jean-Paul Belmondo (né en 1933) et de se mettre dans l'oreille quelques répliques de Michel Audiard (1920-1985).
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et la bande-annonce.
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Synopsis
À peine sorti de prison, Victor Vauthier (Jean-Paul Belmondo) reprend le cours de ses activités illégales et retrouve rapidement son confort d'autrefois. Mais il tombe sous le charme de Marie-Charlotte Pontalec (Geneviève Bujold), une assistante sociale chargée de sa réinsertion. Dans le dos de la jeune femme, il prépare alors son prochain coup : voler un tableau d'une valeur inestimable.
Ajoutée le 29 mai 2015 par CineComedies Bandes-annonces
Transcription
Raoul - Mais c'est pas ça qui me fait rire. Je ris en pensant à la tête que tu vas faire quand je vais te dire – car je vais te dire...
Victor - Primo : le « ça recommence » est déjà de trop, deuxio : assez de sensiblerie, les affaires reprennent, je les entends, [inspire], mieux, je les sens.
Victor - Le conseil des ministres a été plus long que prévu, excusez-moi, mon Général, Monsieur le Ministre, Excellence.
Victor - La bibliothèque ! (...) Maman ! (...) Angoissé ? J'entends un cri. Il est là ! Je n'ai pas su pardonner.
Victor - Est-ce que j'ai l'air d'un pigeon ? Mais ça ne tombe pas du ciel ma petite fille.
Victor - Les femmes autour de moi s'esclaffant de mes saillies.
Raoul - Y a la petite Catherine qui te cherche.
Victor - Moi, pas un mot.
Victor - Avec le coup de grêle qu'on a eu la semaine dernière.
Victor - Vous prenez ça avec un peu d'eau.
Hélène - Je te retrouve à quatre heures.
Victor - OK.
Victor - Si vous m'interrompez tout le temps, moi je perds le fil.
Victor - Giscard (né en 1926) aussi d'ailleurs.
Tatiana - Mais t'es malade, toi ?!
Victor - Non. Oui !
Victor - Je t'en prie, ne nous faisons pas remarquer, je suis sur une affaire extrêmement délicate.
Victor - Maître Vassembert, du Barreau de Paris.
Victor - Bas les masques. Victor Vauthier va marcher à visage découvert.
Marie-Charlotte - Non mais je vais vous dire avec vous, j'ai tendance à croire ce que je vois.
Victor - Ma mère était une danseuse célèbre.
Camille - Son père était jardinier à Villandry (37)...
Victor - Mon père n'était pas jardinier, il était... garde républicain.
Marie-Charlotte -Moi je pensais qu'avec cinq cent millions, nous pouvions vivre à plusieurs.
Camille - Voleuse.
Le préfet de police - Mais puisque je vous dis que l'argent est là.
Victor - Ouvrez.
Marie-Charlotte - Oh !
Victor - Marie-Charlotte, mon sort est entre vos mains.
Victor - Les feux de position.
Marie-Charlotte - Pardon ?
Victor - L'escabeau.
Victor - J'ai oublié mes essuie-glace.
Camille - Et tu as tout essayé ?
Victor - Pratiquement tout.
Camille - Et si tu lui filais une trempe ?
Victor - Oui... oui....
Victor - Salope, chienne, endive.
Marie-Charlotte - Il y a du céleri en branche dans le frigidaire, ça tout le monde m'a dit que ça marchait.
Victor - Pourquoi pas des carottes râpées ? Et puis alors, j'en ai assez, moi, de recevoir des ordres ! « Mange tes beignets », « ouvre la fenêtre », « mets tes feux de positions », « bouge ta glace », « allume les lumières », toutes vos cochonneries... Vous espériez peut-être trouver un clown, madame, eh bien, c'est raté.
Ouvre ou j'enfonce la porte !
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De cette série de films dits commerciaux, on retrouve dans l'Incorrigible certains membres d'une bande. Il n'est pas rare de voir graviter autour de Jean-Paul Belmondo des gens comme le scénariste et dialoguiste Michel Audiard (15 films ensemble), le réalisateur Philippe de Broca (6 films), les acteurs Charles Gérard (6 films) et Julien Guiomar (6 films), et le compositeur Georges Delerue (11 films).
On suivra avec profit ces liens :
- Philippe de Broca à propos de L’Incorrigible
- Belmondo, sympathique voyou parisien dans L'Incorrigible
- Philippe de Broca et Michel Audiard
Le Testament d'Orphée - Jean Cocteau (1960)
Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau (1889-1963) nous donnera l'occasion de faire un tour dans des régions peu explorée de la poésie.
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et la bande-annonce
- Un Orphée belgradois.
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Synopsis
Hors du temps et du réel, les expériences d'un poète : son jugement par Heurtebise et la Princesse, les Gitans, le palais de Pallas Athéna, la lance de la déesse qui le transperce, sa résurrection, la tentation du Sphinx, la fuite d'Œdipe et l'assomption finale...
Attention ! La bande annonce comporte essentiellement des images de films précédents de Jean Cocteau.
Ajoutée le 29 janvier 2011 par MangeDisk
Transcription
Pour Jean Cocteau tout a commencé avec la traversée d'un miroir. Pour la première fois, un homme montrait qu'il n'y avait pas de limite pour un rêveur éveillé et que la poésie, comme le cœur, pouvait avoir du sang.
Depuis ce sang n'a cessé de couler. Tous les miroirs, l'un après l'autre, ont été traversés. Nageur toujours à l'aise dans les océans que nous croyons insondables, Jean Cocteau nous a montré que la légende était notre aventure quotidienne et qu'il suffisait pour déjouer les pièges et les poisons de la réalité des expédients les moins attendus. Un peu de tendresse au fond des yeux, un simple chandail comme armure.
Patrice – Bravo à l'abus.
Nathalie la Blonde – Vous me prenez pour une idiote ? Quand vous serez ivre, ça vous servira à quoi ?
Patrice – À rien ! Et c'est ce qui est beau.
Sans effort, comme il fait de toute chose, Jean Cocteau a restitué au monde sa vraie couleur en ayant l'air de le maquiller. Et la Belle la plus belle devenait moins belle que la Bête dont le regard est habité par l'amour.
La Bête – Si j'étais un homme, sans doute, je ferais les choses que vous me dites. Mais les pauvres bêtes... qui veulent prouver leur amour ne savent... que se coucher par terre... et mourir.
Le Sang d'un Poète, L'Éternel Retour, la Belle et la Bête, les Parents Terribles, et puis comme un coup de tonnerre, la révélation d'Orphée. Tout un cheminement patient et beau à rebours de toutes les conventions, assuré dans sa démarche là où tout autre trébucherait, pour aboutir à la dernière traversée du dernier miroir, le plus opaque, celui qui sépare l'apparence d'un homme de sa vérité. C'est ce pas justement, avec son nouveau film, que vient de franchir Jean Cocteau.
À toutes les questions que se pose la poésie, à toutes les questions que vous vous posez peut-être à votre insu, le Testament d'Orphée apporte la réponse. Car dans les époques sans poésie, le dernier mot appartient toujours à celui qui a su demeurer poète.
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Les films mentionnés dans la bande annonce sont tous écrits par Jean Cocteau, sauf mention contraire ils ont également été réalisé par le poète.
- Le Sang d'un Poète, 1932
- L'Éternel Retour, Jean Delannoy, 1943
- La Belle et la Bête, 1946
- Les Parents Terribles, 1948
- Orphée, 1950
On retrouve les comédiens ayant participé à ses précédents films, et notamment Maria Casarès (1922-1996), mais aussi Jean Marais (1913-1998), François Périer (1919-2002) et Henri Crémieux (1896-1980), ainsi également que quelques amis artistes.
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Quelqu'un a justement partagé il y a quelques jours cette sculpture de de Milan Vergović (1928-1980) sise jadis à Novi Beograd.
Photo trouvée ici ainsi que le texte ci-dessous.
SKULPTURA "Orfej", čuvenog užičkog vajara Milana Vergovića, bila je postavljena u dvorištu škole na Novom Beogradu koja je nekada nosila ime "Josip Broz Tito", a danas je "Jovan Dučić". Snimak je nastao oko 1967. godine, najverovatnije kada je škola počela da radi. Zbog vandalizma devedesetih godina skulptura je bila oštećena i sklonjena je u atrijum škole.
Z. Nikolić, Novostim 16 mars 2016
Je fais le mort - Jean-Paul Salomé (2013) - Un canular de François Lembrouille
Je fais le mort de Jean-Paul Salomé (né en 1960) nous donnera l'occasion de faire un tour en Haute-Savoie (74) et de suivre une quête policière un peu décalée.
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et la bande-annonce
- Un autre aspect de la carrière de François Damiens
- une présentation de Julie Lescaut.
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Synopsis
À 40 ans, Jean, comédien, est dans le creux de la vague. Sa conseillère au Pôle emploi lui propose un job particulier : prendre la place du mort pour permettre à la justice de reconstituer les scènes de crime. Son obsession du détail bluffe les enquêteurs et va permettre à Jean de revenir sur le devant de la scène dans une affaire délicate à Megève, hors saison, suite à une série de meurtres...
Ajoutée le 14 janvier 2014 par UniFrance
Transcription
Max – Écoute Jean, ça fait des mois que tu rames, que tu es dans le creux de la vague.
Jean – Honnêtement, je vois pas ce qu'on me reproche. Je suis toujours à l'heure sur le tournage, toujours de bonne volonté, au taquet, je connais mes personnages...
Max – Plus personne ne veut bosser avec toi, c'est ça la vérité.
Martine, la conseillère Pôle-Emploi – J'ai quelque chose. Je ne proposerais pas ça à n'importe qui.
Jean – J'sais pas, qu'est-ce que je dois faire exactement ?
Martine – Le mort... pour la justice. Des reconstitutions sur des scènes de crime...
Madame Jacky – Quand le lieutenant m'a prévenu qu'il y aurait une vedette dans son équipe, j'ai aussitôt réservé la 13.
Lieutenant Lamy – Vous savez, faire le mort, c'est pas anodin, hein. Il faut être solide psychologiquement.
Lieutenant Lamy – Je vous présente Jean Renault, notre doubleur.
Noémie – Une scène de crime n'est pas une scène de théâtre.
Jean – Je sais madame le juge, je... connais mon métier. Je suis... professionnel avant tout.
Jean – Action !
Noémie – On vous a demandé de vous retourner ?
Jean – Je ne joue pas le personnage, je suis le personnage. J'entends du bruit, je me retourne.
Noémie – Vous faites quoi, encore, là ?
Jean – Ben je me défends, l'instinct de survie.
Jean – Ah !
Noémie – Oh là, ça va bien, oui ?!
Jean – Vous avez vu comment elle me parle ?
Noémie – Vous m'avez suivie ?
Jean – Je veux qu'on retourne la scène ensemble. On a tout bâclé ce matin, on n'était pas bon.
Noémie – C'est quoi, ça ?
Jean – Vous avez encore l'enregistrement du meurtre ?
Noémie – Oui. Vous entendez pas comme un « hhhhha » ?
Jean – Faut arrêter deux secondes. Il est pas capable de tuer un lapin, ce gamin.
Jean – Action.
Madame Jacky – C'est Gotham city, cette bourgade.
Jean – Laissez-moi faire. J'ai déjà fait un négociateur dans un Julie Lescaut.
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Julie Lescaut est un personnage de fiction policière interprété par Véronique Genest (née en 1956) dont les enquêtes ont été diffusées entre 1992 et 2014 (soit 22 saisons et 101 épisodes) sur TF1.
Photo trouvée ici.
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François Damiens (né en 1973) est devenu célèbre grâce à ses canulars d'abord diffusés en Belgique dès 2000 puis en France en 2004.
Ces sketches permettent d'analyser des situations de communications assez riches.
Dans le cadre du cinéclub, on a naturellement choisi de présenter une séquence dans laquelle il se fait passer pour un caissier de cinéma.
Ajoutée le 30 juillet 2010 par lolmaxt
Transcription
Dame 1 – Comment ça s'appelle, le film de Woody Allen ?
François – Vous l'avez déjà vu ?
Dame 1 – Non.
Dame 2 – On veut le voir.
Dame 1 – Il paraît que c'est très bien.
François – Oui c'est très bien ça.
Dame 2 – Vous l'avez vu ?
Dame 1 – Vous l'avez vu ?
François – Oui, je l'ai vu, j'ai eu l'occasion de le voir. Mais ce qui est moche, je vous dis, c'est que ça se termine de manière tragique.
Dame 1 – Bon, ben on va voir.
Dame 2 – Oh !
Dame 1 – Faut pas nous le dire...
Dame 2 – Faut pas nous déflorer le...
François – Non, non, non, c'est parce qu'il y a un moment...
Dame 1 – Oui.
François – … au début du film on croit que tout démarre bien et Pénélope meurt dans un accident de bus. On se rend compte le lendemain...
Dame 1 – Il faut pas nous raconter ! Chut. Stop.
Dame 2 – Il va tout nous raconter.
Dame 1 – Stop ! On ne dit plus rien !
François – Je passe du coq à l'âne. Vous travaillez pas, vous ? Parce qu'on dit « c'est la crise », tout le monde se plaint, il est dix-sept heures, vous êtes...
L'homme – Attendez, attendez, moi je suis en repos aujourd'hui, il y a des jours où je travaille...
François – Justement ! Justement, justement, eh, justement. Moi, y a des trucs qui me dépassent. Parce qu'il y a tout le monde qui se plaint, « y a plus d'argent, plus de pouvoir d'achat »et tout ça et les salles de cinéma sont remplies l'après midi, alors je vais finir par dire « on prend l'ours ou qu'est-ce qu'on fait à la fin ». Allez au cinéma le soir ou le week-end, qu'est-ce que c'est que ce bordel, aller au cinéma l'après-midi ?
François – Au cours de la cérémonie quand il rentre dans l'église...
Dame 1 – On a dit qu'il fallait plus rien nous dire.
François – Ah non, je vous dis juste ça, il flashe sur la belle sœur de sa future femme, ah...
Dame 1 – D'accord. Allez.
François – Et elle ne voit pas le...
Dame 1 – Rhôôô.
François – ... le passage à niveau...
Dame 1 – J'écoute plus j'écoute plus j'écoute plus...
François – Vous êtes en avance hein. Deux heures en avance. Vous allez rester ici pendant deux heures ?
Le garçon – Non on va aller faire un tour.
La fille – Non, non, on va faire un tour.
François – Deux heures avant ? C'est énorme.
Le garçon – Écoutez, si vous voulez on va revenir tout à l'heure.
François – Non mais c'est pour savoir, vous comprenez ce que je veux dire...
Le garçon – Oui.
François – Vous venez deux heures avant !
Le garçon – Oui, on vient deux heures en avance, comme ça on est tranquille, on perd pas de temps.
François – Mais vous êtes tranquille.
Le garçon – On part faire un tour, on va se promener, se balader, y a des trucs à faire...
La fille – Enfin bref, on fait ce qu'on veut, quoi. Si vous voulez pas nous donner nos places on va pas en parler pendant une heure. On fait ce qu'on veut…
François – C'est juste que vous dites que vous voulez venir à cinq heures, il est trois heures moins cinq et il dit après ça on va aller se promener. Eh calme-toi...
Le garçon – Ouais. Mais ouais mais bon on n'a pas que ça à faire. C'est agaçant quoi, c'est bon.
La fille – Mais c'est énervant aussi, ça fait dix minutes qu'on parle de la même chose.
François – Vous êtes jeunes, vous avez plein de choses à faire...
Le garçon – Bon c'est bon. Donne-moi ça, allez, vas-y.
François – Mais attends.
La fille – Allez.
Le garçon – J'en ai marre, c'est bon.
François – Calme-toi, ta femme te le dit elle-même.
Le garçon – Ben ouais. C'est bon, j'ai pas envie de perdre un quart d'heure [...] de pas perdre de temps, c'est bon...
François – Des gens désagréables.
Le garçon – Ouais, des gens désagréables, ouais, ouais...
François – Je vous dis, quand elle décède...
Dame 1 – Mais dépêchez-vous !
François – Mais quand elle décède...
Dame 1 – Oh !
François – Mais quand...
Dame 1 – C'est tout !
François – Non mais...
Dame 1 – C'est tout !
Dame 2 – On... parce qu'on y va...
François – Quand elle décède...
Dame 1 – Oh non ! Non ! Non ! Je ne veux plus entendre un mot.
1ère – On voudrait prendre dix places.
François – Oui mais vous... vous en avez pas besoin puisque vous êtes que neuf. Vous comprenez ?
2ème – Non mais bon, on peut prendre un carnet à...de dix ticket à six euros trente.
François – Mais si vous êtes que neuf, ça sert à rien d'acheter vos dix places, c'est ça que je...
1ère – Mais si parce que dix places, c'est dix places.
François – Je tente de vous expliquer mais vous... vous percutez pas directement l'information, quoi...
2ème – Mais je sais pas quand vous allez à […] vous prenez un carnet de dix tickets.
François – Ça, c'est contourner la... non, non, ça jamais.
3ème – C'est pas grave, ça, c'est un arrangement...
François – Oui oui oui oui. Arrangement ! Hun hun, ben je suis pas là pour arranger le bidon des autres, hein.
François – Je vous dis juste...
Dame 1 – NON !
François – … aux deux tiers du film.
Dame 1 – NON, NON et NON !
François – C'est moche, moche, moche... parce qu'on y croit et...
Dame 1 – Rhôôô...
François – Mais c'est l'histoire du film, madame.
Dame 1 – Mais je ne veux pas la savoir !
François – Quoi ? Parce qu'elle...
Dame 1 – Mais on veut aller au cinéma, monsieur, on veut pas vous écouter.
François – Partez faire votre tour. Vous revenez dans une heure, vous êtes une heure en avance.
Le garçon – Tu vas nous préparer nos pantoufles et des croissants, aussi, non ?
François – Quoi ?
Le garçon – Les pantoufles aussi, tu les prépares pendant ce temps là ?
François – Tu veux ?
Le garçon – Ouais.
François – Il suffit de demander.
Le garçon – Ouais allez donne-moi nos places et puis c'est bon.
François – Tu veux aussi les pantoufles et les croissants ?
La fille – Putain, mais merde.
François – Je demande deux paires de pantoufles ?
Le garçon – Tu me gaves.
La fille – C'est le responsable là-bas ?
François – Deux paires de pantoufles ?
Le garçon – Non non non.
François – Je peux demander deux paires de pantoufles et deux croissants.
Dame 1 – Donnez-moi mon billet, ma carte. Donnez-moi, DONNEZ-MOI !
François – Donnez-nous, donnez-nous !
Dame 2 –Mais faut arrêter.
Dame 1 –Mais vous n'êtes pas bien monsieur.
François – Non !
Dame 1 –Donnez-moi !
François – [Rire malsain.]
François – Mais franchement je crois pas que c'est [sic] la bonne semaine, hein. Je vous dis :rien de bon à l'affiche pour le moment.
L'homme – Enfin bon.
La femme – Nous on est là maintenant alors...
François – Alors que la semaine prochaine, y aura de belles sorties, de beaux blockbusters...
La femme – Ah oui ?
François – … qui vont sortir, ça va être magnifique.
La femme – On attend la semaine prochaine ?
François – Mais oui, attendez la semaine prochaine...
La femme – Vous nous rendez les billets ?
François – Oui, je vous rends les tickets et vous revenez la semaine prochaine.
La femme – Bon, allez on va faire un tour à Ikéa.
François – Ouais, allez, bonne journée.
La femme – Au revoir.
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En article de Vincent Malausa paru dans le n°665 des Cahiers du cinéma paru en mars 2011 en fait l'éloge :
Les yeux sans visage - Georges Franju (1960)
Les Yeux sans visage de Georges Franju (1912-1987) nous donnera l'occasion de célébrer Halloween (QUI N'EST PAS UNE FÊTE FRANçAISE !) et faire un tour dans le Paris des années 60.
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et la bande-annonce
- un extrait de la bande-originale de Maurice Jarre
- une galerie d'affiches de films qui s'en réclament plus ou moins directement
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Synopsis
Le professeur Génessier (Pierre Brasseur) a un accident de voiture avec sa fille Christiane (Édith Scob). Défigurée par ce drame, celle-ci reste cloitrée. Génessier, pris de culpabilité, a décidé de réorienter ses recherches vers les greffes de peau. Dans son laboratoire, il pratique de sadiques expériences sur des êtres vivants. Christiane, sans se douter des terribles pratiques de son père, rêve à sa beauté d'autrefois...
Ajoutée le 19 juin 2014 par Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg
Transcription
Louise – Pourquoi mens-tu ? Depuis le temps que je te connais, je lis sur ton visage. Dis-moi la vérité.
Dr Génessier – Les gens n'approfondirons pas. Ils ne chercheront pas à voir ce qui se passe ici, surtout.
Mais que se passe-t-il dans cette mystérieuse villa ?
Jacques Vernon – Allô, inspecteur Parot ?
Inspecteur Parot – Je vous remercie de nous avoir avertis.
Pourquoi les miroirs de cette étrange demeure sont-ils masqués de noir ?
Que cherche-t-elle ? Le reflet de ses yeux ? De son visage ?
Louise – Edna ! Elle s'est échappée !
Dr Génessier – Bistouri.
Christiane – J'ai rendez-vous avec une amie. Je vous dirai demain.
Louise – Demain, il sera trop tard, mon petit.
Édith Scob, dont vous connaîtrez enfin le visage en venant voir notre prochain spectacle : Les Yeux sans visage.
- Pierre Brasseur - le docteur Génessier
- Allida Valli - Louise
- Édith Scob - Christiane Génessier
- François Guérin - Jacques Vernon
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La musique est de Maurice Jarre (1924-2009), compositeur prolifique pour le cinéma, dont les compositions les plus connues ont été écrites pour les films de David Lean comme Docteur Zhivago ou Lawrence d'Arabie.
Ajoutée le 18 décembre 2012 par Razvan Mailat
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Les yeux sans visage, un des rares films français marquant explorant le fantastique, a la réputation d'avoir inspiré plusieurs maîtres du cinéma d'horreur. Comme ils sont cités un peu partout, on peut indiquer de nouveau ici les affiches liés plus ou moins directement au film de Franju.
On doit à deux réalisateurs espagnols, Jesús Franco en 1962 et 1988 et Pedro Almodóvar en 2011 des films directements inspirés des Yeux sans visages.
Quant à John Carpenter en 1978 et John Woo en 1997, chacun s'est emparé d'un motif.
- Le masque simplissime de Mike Myers dans Halloween (La Nuit des masques),
- l'opérarion chirurgicale dans Face / Off (Volte/face).
Mais le plus bel emprunt est dû à Leos Carax dans son film Holy Motors (2012) dans lequel Edith Scob, l'interprète de Christiane Génessier, porte un masque emblématique.
(8) Gilbert Bécaud
Version yougo est une petite série de playlists liées à des répertoires d'artistes francophones en Yougoslavie. Elle pourrait permettre de révéler des liens culturels et de mesurer l'évolution des pratiques artistiques et commerciales en Europe, concernant pour l'essentiel la musique de variété des années 50, 60 et 70.
Cette série fait écho à celle consacrée à des poèmes francophones adaptés par des artistes de l'espace yougoslave.
Chaque note de cette série est associée à une playlist sur youtube (voir plus bas).
- La note avec les chansons dans l'ordre d'apparition dans le répertoire de l'artiste ;
- La playlist avec les chansons dans l'ordre de sortie sur le territoire yougoslave.
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Reprenons avec 19 (dix-neuf) chansons du répertoire de Gilbert Bécaud (1927-2001).
Image trouvée ici.
Dix-neuf chansons ont été interprétées dont une non identifiée.
Ce sont les suivantes :
- Mes mains
- Je t'appartiens
- C'était moi
- Marie, Marie
- Tête de bois
- Et maintenant (x2)
- Dimanche à Orly
- Trop beau
- Au revoir
- Nathalie (x2)
- Quand il est mort le poète (x2)
- T'es venu de loin
- Je partirai
- Mademoiselle Lise
- Mes hommes à moi
- Le petit oiseau de toutes les couleurs
- L'important c'est la rose
- Je reviens te chercher
- Il s'en va mon garçon
- une chanson dont le titre serbe serait « J'étais jeune »
Gilbert Bécaud aurait donc eu 90 ans le 24 octobre. Son surnom, "Monsieur 100.000 volts", donne une idée de son énergie en concert. On est coutume de dire qu'il est relativement oublié aujourd'hui malgré l'importance qu'il a eu dans les années 50 et 60 (y compris avec des standards devenus internationaux). Il a aussi permis à la chanson de franchir une étape en anticipant la période des yéyés. Sa carrière est comparable dans une certaine mesure à celle de Charles Aznavour avec lequel il a d'ailleurs travaillé.
Pour nous,Gilbert Bécaud est aussi le chanteur français le plus repris en Yougoslavie.
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contient des reprises par les artistes suivants :
7 fois
- Dragan Stojnić (1937-2003)
2 fois
- Đorđe Marjanović (né en 1931)
- Zvonko Špišić (1937-2017)
- Arsen Dedić (1938-2015)
et 1 fois par
- Olga Nikolić est la première à avoir enregistré un titre de Gilbert Bécaud, en 1962
- Senka Veletanlić (née en 1936)
- Vice Vukov (1936-2008)
- Miki Jevremović (1941-2017)
- Mišo Kovac (né en 1941)
- Lado Leskovar (né en 1942)
- Oliver Dragojević (né en 1947)
- Idoli (1980-1984)
Il manquera Saša Mandić.
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Mes mains, 1954
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Arsen Dedić sous le titre Moje ruke, adapté par Igor Krimov en 1963
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Je t'appartiens, 1955
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë – Mann Curtis)
Interprétée par le groupe Idoli sous le titre Samo me gledaj i budi tu, adaptée par Vlada Divljan et Mira Furlan en 1985, probablement d'après Let it be me, l'adaptation américaine de Mann Curtis.
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C'était moi, 1959
(Gilbert Bécaud – Maurice Vidalin)
Interprétée par Arsen Dedić sous le titre To sam ja, adaptée par Igor Krimov en 1963
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Marie, Marie, 1959
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Senka Veletanlić adaptée par Tihomir Petrović en 1964
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Tête de bois, 1960
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Olga Nikolić sous le titre Oni, adaptée par Vera Jakovljević en 1962
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Et maintenant, 1961
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Đorđe Marjanović sous le titre I sada, šta? en 1963
… et par Oliver Dragojević en version originale en live à l'Olympia, en 2006
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Dimanche à Orly, 1963
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Lado Leskovar sous le titre Orly, adaptée par Milan Lindič en 1967
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Trop beau, 1963
(Gilbert Bécaud)
Interprétée par Zvonko Špišić sous le titre Suviše lijepo en 1964
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Au revoir, 1964
(Gilbert Bécaud – Maurice Vidalin)
Interprétée par Zvonko Špišić sous le titre Do Viđenja en 1964
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Nathalie, 1965
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Đorđe Marjanović sous le titre Natali, adaptée par Ildi Ivanji en 1965
… et par Vice Vukov sous le titre Natali, adaptée par Slobodan Šelebaj en 1965
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Quand il est mort le poète, 1965
(Gilbert Bécaud – Louis Amade)
Interprétée par Mišo Kovac sous le titre Kada je umro pjesnik, adaptée par Slobodan Šelebaj en 1967
… et par Dragan Stojnić sous le titre Kad je umro pesnik, adaptée par Bogdan Stojadinović en 1968
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T'es venu de loin, 1965
(Gilbert Bécaud – Louis Amade)
Interprété par Miki Jevremović sous le titre Bio sam mlad en 1966.
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Je partirai, 1966
(Gilbert Bécaud – Louis Amade)
Interprétée par Dragan Stojnić sous le titre Nestaću Tad, adaptée par Radoslav Graić par en 1967
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Mademoiselle Lise, 1966
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Dragan Stojnić adaptée par Radoslav Graić par en 1967
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Mes hommes à moi, 1966
(Gilbert Bécaud – Maurice Vidalin)
Interprétée par Dragan Stojnić sous le titre Svi Moji Ljudi, adaptée par Radoslav Graić par en 1967
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Le petit oiseau de toutes les couleurs, 1966
(Gilbert Bécaud – Maurice Vidalin)
Interprétée par Dragan Stojnić sous le titre Mala Ptica, adaptée par Radoslav Graić par en 1967
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L'important c'est la rose, 1967
(Gilbert Bécaud – Louis Amade)
Interprétée par Dragan Stojnić sous le titre Važna Je Ruža, adaptée par Radoslav Graić par en 1967
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Je reviens te chercher, 1968
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Saša Mandić sous le titre Dolazim Da Te Nađem, adaptée par lui-même en 1968
(pas d'enregistrement trouvé en ligne)
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Il s'en va mon garçon, 1969
(Gilbert Bécaud – Pierre Delanoë)
Interprétée par Dragan Stojnić sous le titre Ide voz, adaptée par Filip Beli en 1988
Hors de prix - Pierre Salvadori (2006)
Hors de prix de Pierre Salvadori (né en 1964) nous donnera l'occasion de faire un tour dans les hôtels, de Biarritz (64) à Monaco en passant par Nice (06).
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et la bande-annonce
- deux gâteaux
- un roman
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Synopsis
L'amour ? Il en rêve, elle en vit.
Jean, serveur timide d'un grand hôtel, passe pour un milliardaire aux yeux d'Irène, une aventurière intéressée. Quand elle découvre qui il est réellement, elle le fuit aussitôt. Mais Jean, amoureux, se lance à sa poursuite.
Ajoutée le 8 juillet 2015 par neondreams 25
Transcription
Irène – Bonsoir
Irène – Vous devez être vraiment très riche.
Jean – Ah bon ? Pourquoi vous dites ça ?
Irène – Parce qu'il faut vraiment tout faire à votre place.
le collègue de Jean – Jean ? Putain qu'est-ce que tu fous là, tout le monde te cherche en bas.
Irène – Putain c'est pas vrai.
Jean – Je m'excuse... alors j'ai pris le train.
Irène – Sans blague, t'es pas venu en jet.
Jean – J'ai trouvé une petite pizzeria sympathique dans la vieille ville.
Irène – Ah non, non, mais moi c'est pas « pizzeria sympathique », hein.
Irène – J'ai des envies de caviar... et de champagne.
Jean – Si vous pouviez effectuer un virement d'une partie de mon CODEVI.
Irène – Oh han des Castel, j'adore ça.
Jean – Tout mon CODEVI, même.
Irène – En réalité, j'aime pas le caviar, mais je me fore, comme ça, je me dis qu'un jour ça viendra.
Irène – Alors au revoir.
Jean – Il n'y a vraiment pas moyen de s'arranger ? Room service ? Bagagiste ?
Le réceptionniste – Non monsieur.
Madeleine – Vous pourriez m'aider à monter mes paquets ?
Le réceptionniste – Oui je vous envoie Benoît tout de suite madame.
Madeleine – Non non, mon ami sera sûrement ravi de m'aider.
Jean – Bonjour Madeleine.
Madeleine – Bien dormi ?
Madeleine – Nous voulons rhabiller ce jeune homme.
Irène – Jean !
Irène – Faut que tu la rendes folle.
Jean – Je sais pas si je peux.
Irène – Allez, fais-moi le regard qui tue.
Jean –
Irène – Allez va-z-y.
Jean – Ben ça y est, j'avais commencé, là.
Irène – Pardon.
Irène – Toi tu as l'arme fatale : la jeunesse, le charme, profites-en.
Jean – Vous avez du feu ?
Jean – Regarde, tu vois, ça c'est de l'or blanc, tout autour, là, c'est des diamants...
Irène – Mais qu'est-ce que tu lui as fait à ta vieille ?
Jean – La gueule.
Jean – Qu'est-ce qui se passe ?
Madeleine – Il va falloir être un peu plus concentré.
Irène – Mais tu es beau ce soir.
Jean – Toi, dès qu'on est riche, ça y est, hein.
Irène – Il est quelle heure ?
Jean – Neuf diamants et quart.
- Gad Elmaleh : Jean Simon
- Audrey Tautou : Irène Mercier
- Marie-Christine Adam : Madeleine, la riche amante de Jean
- Vernon Dobtcheff : Jacques, le riche amant d'Irène à Biarritz
- Jacques Spiesser : Gilles, le riche amant d'Irène sur la Côte d'Azur
- Frédéric Bocquet : le réceptionniste à Monaco
- Bernard Bourdeau : le collègue de Jean à Biarritz
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Parmi les rares références contenues dans ce film, il faut mentionner :
Le Castel ou Castelnaudry
Gâteau algérien à base d'amandes.
(Photo trouvée ici)
Le Panettone
Gâteau italien de Noël à base de raisins secs.
(Photo trouvée ici)
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Quant à nous, outre les comédies d'Ernst Lubitsch (1892-1947), ce film nous a sacrément rappelé l'Histoire de Manon Lescaut et du chevalier des Grieux (1731) par l'Abbé Prévost.(1697-1763)
(7) Nino Ferrer
Version yougo est une petite série de playlists liées à des répertoires d'artistes francophones en Yougoslavie. Elle pourrait permettre de révéler des liens culturels et de mesurer l'évolution des pratiques artistiques et commerciales en Europe, concernant pour l'essentiel la musique de variété des années 50, 60 et 70.
Cette série fait écho à celle consacrée à des poèmes francophones adaptés par des artistes de l'espace yougoslave.
Chaque note de cette série est associée à une playlist sur youtube (voir plus bas).
- La note avec les chansons dans l'ordre d'apparition dans le répertoire de l'artiste ;
- La playlist avec les chansons dans l'ordre de sortie sur le territoire yougoslave.
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Reprenons avec cinq chansons du répertoire de Nino Ferrer (1934-1998).
Cinq chansons ont été interprétées dont une non identifiée.
Ce sont les suivantes :
- C'est irréparable (un an d'amour)
- Mirza
- Ma vie pour rien
- Le Telefon
- une chanson dont le titre serbe serait « ma femme et moi ».
En France, on perçoit la première partie de la carrière de Nino Ferrer comme celle d'un fantaisiste, avec des succès tels que Mirza ou le Téléfon. Il est aussi l'auteur moins connu de C'est irréparable (Un an d'amour) que le film de Pedro Almodóvar (Tacones Lejanos – Talons aiguilles – Visoke Potpetice) a rendu célèbre en adaptant la version italienne de Mina qui fut déjà un succès en son temps.
Très rapidement, Nino Ferrer a orienté sa carrière vers un style plus personnel dont rien n'a semble-t-il été repris dans l'espace yougoslave.
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contient des reprises par les artistes suivants :
- Đorđe Marjanović (né en 1931)
- Lola Novaković (1935-2016)
et par les groupes suivants :
- Elipse (1963-1968)
- Pekinška Patka (1978-1981)
Il manquera Perica Stojančić.
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C'est irréparable (un an d'amour), 1963
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1967 par Lola Novaković sous le titre Jedna Godina Ljubavi (Nino Ferrer – Ildi Ivanji)...
... et en 2010 par le groupe Pekinška Patka sous le titre Un año de amor (Mogol – Alberto Testa – Pedro Almodóvar).
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Mirza, 1966
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1967 par Đorđe Marjanović en 1967 dans sa propre adaptation.
Cette adaptation est curieuse car elle fait de Mirza, à l'origine un chien, une femme.
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Ma vie pour rien, 1967
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1967 par Đorđe Marjanović en 1967 dans sa propre adaptation sous le titre Prokockan Život.
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Le Téléfon, 1967
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1968 par le groupe Elipse.
On notera un paradoxe dans les titres puisqu'aucun ne correspond à l'orthographe en vigueur dans les langues respectives des interprètes.
Sur cette chanson, selon Discogs, le groupe était composé de :
- Bojan Hreljac (basse électrique) et Vladimir Furduj (batterie), deux membres de Korni Grupa,
- Zoran Simjanović (orgue et arrangements), par ailleurs compositeur très prolifique de musiques de film,
- Edi Dekenga (chant), seul non Yougoslave puisqu'il était congolais,
- ainsi que Momčilo Radovanović (guitare), Dragan Kuprijanov (saxophone) et Nikola Zembić (trompette et arrangements).
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Moja žena i ja serait l'adaptation d'une chanson de Nino Ferrer, mais on n'est pas parvenu à l'identifier.
La structure du titre serbe « ma femme et moi » peut rappeler la chanson Mao et moa (d'autant qu'elle aurait pu subir un sort similaire à celui infligé par Đorđe Marjanović à Mirza) mais les recherches n'ont pas abouti faute d'avoir pu entendre la reprise de Perica Stojančić.
Tirez la langue Mademoiselle, Axelle Ropert (2013) - Quartier des Olympiades - Barbara Carlotti et Katerine (2012)
Tirez la langue mademoiselle d'Axelle Ropert (née en 1972) nous donnera l'occasion de faire un tour dans le 13ème arrondissement de Paris (notamment le quartier des Olympiades) et de vivre la vie quotidienne de deux médecins.
Au sommaire de cette note :
- le synopsis et la bande-annonce
- un mot sur le quartier des olympiades
- un extrait de Paris, je t'aime (2003)
- une chanson tirée du film
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Synopsis
Boris (Cédric Kahn) et Dimitri (Laurent Stocker) sont deux frères inséparables. Médecins généralistes, ils exercent dans le même cabinet à Paris. Une nuit, ils sont amenés à soigner Alice, la petite fille diabétique de Judith (Louise Bourgoin), serveuse dans un bar. Boris et Dimitri tombent alors tous deux amoureux de cette jeune femme qui élève seule sa fille. Ce qui va chambouler bientôt leur relation..
Ajoutée le 7 août 2013 par Les cinémas Gaumont Pathé
Transcription
La concierge – Monsieur Pizarnik ?
Dimitri – Oui ?
La concierge – Votre frère a oublié son courrier.
Dimitri – Ah, merci beaucoup.
Boris – C'est nous les docteurs.
Alice – Pourquoi vous êtes venus avec un chien.
Boris – C'est aspro, c'est notre chien.
Alice – Aspro ?
Dimitri – C'est le roi de l'aspirine.
Boris – Vous laissez souvent votre fille seule ? Avec son diabète, elle peut faire un coma, vous le savez ?
Judith – Je le sais, je suis imbattable sur le diabète. Ma fille et moi, on maîtrise très bien les choses.
Dimitri – Elle est belle, cette femme.
Alice – Ils sont pas un peu bizarres, ces médecins ?
Dimitri – Boris, j'aime quelqu'un.
Judith – Vous êtes pas avec votre frère, ce soir ?
Dimitri – Vous savez, on n'est pas collés tout le temps, on n'est pas des frères siamois.
Dimitri – Judith, c'est vous que j'attendais.
Judith – Pourquoi vous dites n'importe quoi ?
Katerine – « Un champ de dune, un monde nouveau »
Un jeune patient – Vous avez changé docteur.
Dimitri – Moi ?
Le jeune patient – Vous, Boris, vous avez l'air heureux aujourd'hui.
Barbara Carlotti & Katerine – « Mon Dieu, mon amour, cette mélodie »
Boris – Ce n'est pas de ma faute si on aime la même femme.
Dimitri – J'ai besoin de Judith plus que lui.
Barbara Carlotti & Katerine – « et j'écoutais comme au ralenti... »
Dimitri – Et Boris, vous l'aimez ?
Judith – Bonsoir Dimitri.
Barbara Carlotti & Katerine – « Ta voix d'enfant sans les mots... »
Boris – Tirez la langue mademoiselle. Ferme les yeux.
Une jeune patiente – Aïe.
- Judith – Louise Bourgoin (née en 1981)
- Boris – Cédric Kahn (né en 1966)
- Dimitri – Laurent Stocker (né en 1973)
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Le film permet de visiter le quartier des Olympiades, un quartier particulier du 13ème arrondissement de Paris.
Ce projet architectural date des années 60 et 70. Le quartier des Olympiades tire son nom du fait qu'il devait accueillir un complexe sportif. Les tours sont d'ailleurs nommées d'après des noms de villes ayant accueilli les jeux olympiques (d'hiver ou d'été).
La forme de pagodes qu'ont les les bâtiments sur la photo ci-dessus n'était pas censé annoncer la venu de nombreux asiatiques dans ce quartier, surnommé improprement « quartier chinois » malgré la présence de nombreux restaurant chinois et d'institutions le siège de l'Association des Résidents en France d’origine indo-chinoise. L'expression quartier asiatique elle-même est exagéré malgré la présence d'une population vietnamienne et cambodgienne assez forte et un grand magasin comme Tang Frères étant donné la grande mixité de ce quartier.
[source Wikipédia et les articles intitulés Italie 13 qui raconte le projet architectural et Quartier asiatiques de Paris qui, en plus d'inventorier les lieux parisiens, rappelle les étapes de l'immigration asiatique en France. La première photo vient de ces deux articles.]
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Pourtant, cette image joue toujours comme dans cet extrait de Paris je t'aime (collectif, 2003) intitulé Porte de Choisy, réalisé par Christopher Doyle et interprété par Xi Lin et Barbet Shroeder.
Ajoutée le 21 juillet 2012 par Nicole Ayres
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Le style de Barbara Carlotti (née en 1974) en duo avec Philippe Katerine (né en 1968) paraît correspondre à celui d'Axelle Ropert. Ces deux artistes nous paraissent manier habilement rigueur et sensibilité dans l'écriture au sens littéral – les mots – mais aussi dans leurs domaines respectifs – la musique et le cinéma.
Mon Dieu, mon Amour est utilisée dans la bande-annonce et dans une scène située dans un bar de nuit.
Ajoutée le 24 avril 2012 par Atmospheriques
(Barbara Carlotti)
J'ai cru oublier ce moment précis
Où mes doigts se posaient sur le piano
Je me souviens seulement c'était la nuit tu chantais
Dans cet habit blanc d'été
Un chant d'été qui en disait trop
J'ai cru oublier cet instant précis
Mais il revient maintenant vague et ressac des flots
Ta bouche ouvrait en notes si précises si légères et si chaudes
Un champs de dunes un monde nouveau
Tu en sais trop
Mon dieu mon amour cette mélodie
Me retournait le cerveau
Et j'écoutais comme au ralenti
Ta voix d’enfant sans les mots
C'était un soir d'été à Paris
Fenêtre ouverte car il faisait chaud
Mais tout s'éclaire maintenant avec une certaine ironie
Comme c'était beau
Comme c'était chaud
Tu en sais trop
Mon dieu mon amour cette mélodie
Un astre clair un chant d'oiseau
Nous chantions au milieu de la nuit
Une litanie sans les mots
Aujourd'hui je me demande si c'était écrit
Aujourd'hui encore il fait beau
Se peut-il seulement que l'on oublie
Ces jours où l'on existait trop
Comment peut-on exister trop
Exister trop
Mon dieu mon amour cette mélodie
Un astre clair un chant d'oiseau
Nous chantions au milieu de la nuit
Une litanie sans les mots
(bis)
Couleurs - David McNeil (1980), Yves Montand (1984)
Après quelques mois de pause, reprenons nos promenades buissonnières sur ce blog.
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Couleurs, de David McNeil (né en 1946), a été interprétée :
- par l'auteur sur Rucksack-Alpenstock, un album paru en 1980,
Dessin du grand Folon (1934-2005)
- par Yves Montand (1921-1991) sur Chante David McNeill, paru en 1984.
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C'est une chanson simple à la première rencontre, hermétique à la première écoute, on s'aperçoit peu à peu de sa richesse et de sa virtuosité.
Les textes des deux versions varient sur la dernière strophe.
Sans trop déflorer le sujet de la chanson, disons simplement que :
- il s'est passé beaucoup de choses entre 1980 et 1984,
- elle aurait sa place sur le blog lhistgeobox.blogspot.fr si elle ne couvrait une période et une zone si "globale".
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Les voici dans l'ordre chronologique
Ajoutée le 20 novembre 2013 par JambonBeurreSPM
(David McNeil)
Moulin rouge, Derain fauve
Au tabac métro Blanche
Chapeaux pailles, Pablo mauve
Bleu de Prusse, paix-revanche
Souris grises, étoiles jaunes
Marché noir, chemises brunes
Dollars verts pour Von Braun
Casques bleus pour des prunes
Ballets roses, bérets verts
Côte d’Azur, blond platine
Blancs marrons outremer
Gardes rouges et marines
Carte orange or en Suisse
Nérons noirs blancs comme neige
Ici gris blanc cassis
Pas marrantes histoires beiges
Ajoutée le 18 novembre 2011 par PS109VanBurenHigh
(David McNeil)
Moulin rouge, Derain fauve
Au tabac métro Blanche
Chapeaux pailles, Pablo mauve
Bleu de Prusse, paix-revanche
Souris grises, étoiles jaunes
Marché noir, chemises brunes
Dollars verts pour Von Braun
Casques bleus pour des prunes
Ballets roses, bérets verts
Côte d’Azur, blond platine
Blancs, marrons, outremer
Gardes rouges et marines
Carte orange, blues et jean
Bleu pétrole, marée noire
Mirador argentine
Drapeau blanc pour plus tard
Europe, chant IV - A. O. Barnabooth / Valéry Larbaud
A. O. Barnabooth, personnage milliardaire inventé par Valéry Larbaud (1881-1957), est un prototype de touriste aisé qui voyage un peu partout dans le monde. Ces poèmes rendent compte de ces voyages. Le livre que nous avons entamé hier se compose d'un conte, d'un recueil de poèmes et d'un journal intime.
Les poèmes ont également fait l'objet d'un volume de la collection Poésie/Gallimard.
Le recueil se divise lui-même en deux partie, la deuxième s'intitulant Europe est composée d'onze chants, certains consacrés à des capitales et d'autres à de plus vaste régions comme ce IVème chant consacré à la côte adriatique et au Monténégro.
D'après les notes de G. Jean-Aubry et Robert Mallet figurant dans le volume de la pléiade paru en 1957, ce poème reflète un voyage effectué au Monténégro en 1903 par Valéry Larbaud. Ce poème et quelques cartes postales montreront que l'attrait touristique que pouvait avoir le Monténégro ne date pas d'hier.
Carte postale datant de 1903 trouvée sur ce site.
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On entrecoupera ce poème qui se divise en cinq strophes « libres » d'illustrations et de précisions.
Europe
IV
À Colombo ou à Nagasaki je lis les Bædekers
De l'Espagne et du Portugal ou de l'Autriche-Hongrie
Et je contemple les plans de certaines villes de second rang,
Et leur description succincte, je les médite.
Les rues où j'ai habité sont marquées là,
Les hôtels où j'allais dîner, et les petits théâtres.
Ce sont des villes où ne vont jamais les touristes,
Et les choses n'y changent de place pas plus
Que les mots dans les pages d'un livre.
Les guides Baedeker sont de fameux guides lancé en 1828 par Karl Baedeker (1801-1859). Ils paraissent toujours. En voici quelques couverture.
On quitte le « pueblo » un beau matin ; on va
À la Estacion del Norte dans l'omnibus antique
De la Fonda de Aragon. Petite ville,
Reste tranquille, je te sais fidèle, je reviendrai :
Les Indes, le Japon, ce n'est pas loin pour moi ;
L'année prochaine, ou dans quelques mois peut-être,
Passant à Barcelone ou à Séville, je prendrai
(J'aurai ce courage !) le Correo plein de lenteur,
Et l'omnibus de la Fonda de Aragon contiendra ce voyageur
Et le ballottera au rythme strident des vitres
Le long des rues étroites entre les maisons comme un décor,
Tout comme s'il était parti la veille et revenait
Après une visite à la ville voisine.
Image trouvée ici.
Et vous, ports de l'Istrie et de la Croatie,
Et rivages dalmates, vert et gris et blanc pur !
Pola dans la baie claire est pleine de navires
Cuirassés, entre des bancs de gazon vert, navires pavoisés
De gais drapeaux rouges et blancs sous un ciel tendre.
Kherso, Abbazzia, Fiume, Veglia, villes neuves,
Ou du moins qui paraissez neuves, sans qu'on sache
Pourquoi ; Zara, Sebenico, Spalato, et Raguse
Comme un panier de fleurs incliné près des flots ;
Et les Bouches de Cattaro, où l'on n'en finit plus
De suivre toujours la mer au milieu des montagnes
Crénelées d'inaccessibles citadelles vénitiennes.
Ô Cattaro, petite boîte, petite forteresse qu'on donnerait
Pour les étrennes à un enfant (il n'y manque pas même
Le poste des soldats verdâtres à la porte) ;
Petite boîte de construction, mais toute pleine
D'une odeur de rose venue on ne sait d'où.
Les noms de ces « ports d'Istrie et de Croatie » ont le parfum d'une époque révolue, remontant au temps de l'Empire Ottoman.
Voici un lexique permettant de mettre en regard cette strophe à la carte ci-dessous.
(Seul Kherso n'a pu être identifié.)
- Abbazzia – Opatija
- Cattaro – Kotor
- Fiume – Rijeka
- Pola – Pula
- Raguse – Dubrovnik
- Sebenico – Šibenik
- Spalato – Split
- Veglia – Krk
- Zara – Zadar
Et, après ces pays en bois découpé et peint qui sent bon,
Et que d'austères et d'abruptes montagnes noires enveloppent d'ombre et de fraîcheur,
Aride, toi, ardue, route du Monténégro, route du vertige
D'où l'on voit les forts autrichiens et les vaisseaux, en bas,
Aussi petits qu'au petit bout de la lorgnette.
(Ô route ! Et chevaux monténégrins, quelles terreurs
Vous m'avez inspirées, dans ce vieux landau bleu !)
La diligence rouge vole en avant
Dans ce pays de pierre grise, où un arbre
Est agréable à voir comme toute une forêt,
Dans ce pays gris et noir où, au fond des vallées
Profondes comme des puits, on aperçoit
D'invraisemblablement petits champs verts, bleus, jaunes et gris clair, encadrés de pierres,
Comme un lambeau du maillot d'Arlequin tombé là.
Mais Njégus est un village rouge et blanc, clair et gai,
Dans une vallée à peine sèche des eaux du déluge.
Routes tristes des environs de Cettigne (avec le Belvédère) ; et parfois
Dans la nette aridité grise de ces gouffres minéraux
Qui font penser aux paysages lunaires,
Éclate soudain, comme si les pierres parlaient, une musique
Dure, triste et bien scandée, et qui remplit
Le ciel encombré de rochers avec sa fanfare grandissante
Et l'âme inquiétée se troublait et ne savait que répondre
À ces voix bien ordonnées entendues de toutes parts
Dans l'absolue solitude,
Quand paraissent enfin au détour d'une route les premiers rangs d'un régiment grenat et bleu.
Puis vers Rjéka, alors qu'on voit, comme dans un nouveau monde, le lac de Scutari,
Il y a de tristes boutiques en plein vent, tendues d'Andrinople rouge qui sent fort,
Et des Albanais blancs aux ganses noires passent farouchement,
Des pistolets à la ceinture...
Comme précédemment, voici un lexique permettant de mettre en regard les toponymes de la strophe ci-dessus à ceux de la carte ci-dessous.
- Njégus – Njeguši
- Cettigne – Cetinje (avec le Belvédère)
- Rjéka – Rijeka Crnojevića
- le lac de Scutari – Le Lac de Shkodra / Skadarsko jezero
- Andrinople - Edirne (en Turquie, ne figure pas sur cette carte).
Quelques cartes postales.
Cartes postales trouvée ici.
Et tandis que les grands vaisseaux de l'Orient et du Pacifique
Dorment sous la parure de tous leurs feux allumés,
Dans l'immense port d'Extrême-Orient, je revois
De la fenêtre de la salle à manger du Grand Hôtel, à Cettigne,
Les maisons basses et peintes en couleurs ternes,
Et la tristesse des villes slaves, plus triste
D'être dépaysée dans ce pays.
L'énorme chien du Grand-Hôtel Vuletich – Turc, je crois – il me semble
Le revoir couché au soleil, bonne bête couleur de café au lait ;
Il dormait dans le calme du hameau-capitale...
Pauvre gros Turc, peut-être est-il crevé, à présent...
D'après cet article trouvé sur un site de la ville de Cetinje,on apprend que le Grand Hôtel Vuk Vuletić a été achevé en 1864.
Image trouvée ici.
Il garda cette forme et cette jauge (20 chambres) jusqu'en 1924, date à laquelle un nouvel hôtel fut bâti.
Le pauvre chemisier - A. O. Barnabooth (1902)
Lu dans “le pauvre chemisier”, un conte écrit par A. O. Barnabooth "À bord de son yacht « le parvenu » en rade de Smyrne." en "Février 1902".
Conte présenté par Valéry Larbaud (1881-1957) dans un ouvrage paru en 1913.
Couverture la collection Blanche trouvée ici. Celle de l'Imaginaire vient d'ailleurs.
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Puis, souhaitant le bonsoir à tout le monde et à la compagnie, il dit qu'il allait faire une croisière en Serbie.
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A. O. Barnabooth est évidemment un personnage inventé par Valéry Larbaud. L'un comme l'autre ont beaucoup voyagé. On repassera peut-être dans les Balkans à la lecture de leurs œuvres. Si c'est le cas, nous l'indiquerons dans cette note.
Photo trouvée ici.
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Chansons, chroniques et "name dropping"
Name dropping (ou "lâcher de nom") : procédé consistant à placer un certain nombre de noms propres dans un texte, une conversation.
Ce procédé se situe à une intersection entre la liste et l'intertextualité.
On a réuni ses chansons afin de les proposer en cours de civilisation à des étudiants en FLE dans le cadre de travaux de recherches permettant de se sensibiliser à la culture des Français, une culture internationale, et pas seulement franco-française, comme on le verra dans plusieurs chansons et autres chroniques ci-dessous.
Les chanteurs les plus souvent cité dans cette liste sont Brassens, Renaud, Delerm., Katerine, François Morel, Gainsbourg...
Au rendez-vous des amis, Max Ernst, 1923-1924
Trouvée ici.
Si vous connaissez des chansons qui en usent, en abusent, ou s'en amusent, quels que soient leurs genres, leurs qualités et leurs notoriétés*, je suis preneur !
Merci de vos suggestions !
(* Même si on retiendra dans cette listes les chansons francophones, toutes les suggestions seront bienvenues.)
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Sources
- http://lhistgeobox.blogspot.rs/
- http://www.nosenchanteurs.eu/
- https://www.facebook.com/groups/133891836636325/?fref=ts
- http://lerapenfrance.fr/rap-name-dropping-1/
- https://www.senscritique.com/liste/Le_name_dropping_c_est_quand_meme_trop_cool/356816#page-2/
- https://grandeursrvitude.wordpress.com/2016/04/11/vincent-delerm-pourquoi-le-name-dropping/
- et surtout quelques amis sur les réseaux sociaux.
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En attendant un meilleur classement, voici les chansons classées par ordre chronologique.
Ces titres sont écoutables sur cette playlist.
Les liens concernent d'anciens articles du blog.
La liste s'étoffera.
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Ballade des dames du temps jadis
François Villon, 1462
Georges Brassens, 1953
Elle n'est pas morte
Eugène Pottier, 1883
Marc Ogeret, 1967
Les Amis d'ta femme, 2003
(Autres : https://fr.wikipedia.org/wiki/Elle_n'est_pas_morte_!)
La femme libre
Maurice Boukay, 1896
Au lycée papillon
Georgius, 1936
Georgius – M. Juel
Nono et Nana
Fernandel, 1947
Henri Martinet – Raymond Vincy
Le Piano du pauvre
Léo Ferré, 1954
Moi, j'aime le music'hall
Charles Trénet, 1955
Le crieur de journaux
Ricet-Barrier, 1957
Ricet-Barrier – L. Pizzuto
Y'en a marre
Léo Ferré, 1961
La guerre de 14-18
Georges Brassens, 1963
C'est le printemps
La Mélancolie
Léo Ferré, 1964
Je veux être noir
Nino Ferrer, 1966
Inventaire 66
Michel Delpech, 1966
Michel Delpech – Roland Vincent
J'aime les filles
Jacques Dutronc, 1967
Jacques Lanzmann – Jacques Dutronc
Le Testament
Léo Ferré, 1968
Sur la scène
Léo Ferré, 1970
Préface
Léo Ferré, 1973
J'ai rêvé New York
Yves Simon, 1974
Et mon père
Nicolas Peyrac, 1975
Hexagone
Renaud, 1975
Invitation à la mort
Gérard Lenorman, 1976
Didier Barbelivien – Gérard Lenorman
Rockollection
Laurent Voulzy, 1977
Alain Souchon – Laurent Voulzy
Ex-fan des sixties
Jane Birkin, 1978
Serge Gainsbourg
Je me souviens
Georges Perec, 1978
Les Musiciens
Léo Ferré, 1979
Le petit pays
Claude Semal, 1979
Rock'n'roll Autopsie
Hubert-Félix Thiéfaine, 1979
Hubert-Félix Thiéfaine – Tony Carbonare
Mon p'tit loup
Pierre Perret, 1979
Ma chanson leur a pas plus
Renaud, 1983
Beau oui comme Bowie
Isabelle Adjani, 1983
Serge Gainsbourg
Nashville ou Belleville
Eddy Mitchell, 1984
Claude Moine – Pierre Papadiamandis
Alertez les BD
Yvon Étienne, 1984
Yvon Étienne – Paul Faure
La boîte de jazz
Michel Jonasz, 1985
La démocratie (une chronique de la haine ordinaire)
Pierre Desproges, 1986
Noble B.
Claude Semal, 1986
C.Q.F.D.
Gilbert Laffaille, 1988
Ma chanson leur a pas plus (suite)
Renaud, 1991
Florent Brunel
Les Inconnus, 1991
Bernard Campan – Didier Bourdon – Pascal Légitimus
Notre chère Russie
Nino Ferrer, 1993
Toscan de Monaco
Romain Didier, 1994
Romain Didier – Frédéric Brun
Nouveau Western
MC Solaar, 1994
MC Solaar – Pigale Boom Bass
Accouplés
Marka, 1995
Rimes féminines
Juliette, 1996
Pierre Philippe – Juliette Noureddine
La chanson de Gainsbourg
Romain Didier, 1996
Il n'y a pas de jolie fille à droite
Theo Hakola, 1997
Rififi
Jacques Higelin, 1998
Brigitte Fontaine, 2001
Brigitte Fontaine – Areski Belkacem
Rive gauche à Paris
Alain Souchon, 1999
Tout c'qu'est déguelasse porte un joli nom
Jean-Louis Foulquier, 2000
Olivia Ruiz, 2007
Allain Leprest – Romain Didier
Fanny Ardant et moi
Tes parents
L'heure du thé
Vincent Delerm, 2002
Mon bistrot préféré
Renaud, 2002
Renaud Séchan – Jean-Pierre Bucolo
Tel
Alain Bashung, 2002
Alain Bashung – Jean Fauque – Mobile in Motion
L'heureux mix
La Tordue, 2002
Original Saint-Nectaire
Joglar'Verne, 2003 ?
Monchalin – Cheze – Saldanha + Rigard Gotainer/Brian Wilson
Sinatra
Alain Chamfort, 2003
Alain Chamfort – Jacques Duval
Comme les zot'
Stupeflion 2003
Julien Barthélémy
Les filles de 1973 ont trente ans
La natation synchronisée
Deutsche Grammophon
Vincent Delerm, 2004
Cinemania
Stereototal, 2005
Tadashi Takatsuka
West region's Inquisitors
Stupeflip, 2005
1982
Les Joyeux Urbains, 2006
Arnaud Joyet – Emmanuel Urbanet
Je chante la France
Rocé, 2006
Raqal Le Requin - Rocé
Les ouvriers
Sansévérino, 2006
Le Jerk du gastronome
Bikini Machine, 2006
Mon père était tellement de gauche
Les Fatals Picards, 2007
Carpe Diem
MC Solaar, 2007
Claude M'Barali - Alain J - Eric K-Roz
Je pense à toi
Le coeur des volleyeuses bat plus fort pour les volleyeurs
Vincent Delerm, 2008
France Culture
Arnaud Fleurent-Didier, 2009
Georges Marchais
Les Wampas, 2009
Tes parents (nouvelle version)
Vincent Delerm, 2009
Morts – Vivants
Vieille Chaîne
Katerine, 2010
Ode au grand Jacques
Lucio Bukowski, 2010
Ma Chaîne mosaïque
Demi-portion, 2010
Brefn y a des gens qui m'énervent
Kyan Khojandi & Guillaume Muschio, 2011
C'était mieux avant
Daniel Darc, 2011
Comment peut-on avoir envie de devenir Belge ?
François Morel, 2012
Hymne au cinéma
Hippocampe fou, 2014
C'était mieux avant
Jo Dahan, 2014
Time B.O.M.B.
Nekfeu, 2014
Ken Samaras
J'aime la France
François Morel, 2014
Les Dictateurs
Katerine, 2014
Kleenex
Oldelaf, 2014
Kyan Khojandi – Oldelaf
Ce beau monde-là
Kevin Parent, 2014
Juliette Gréco
Abd Al Malik, 2015
Abd Al Malik – Laurent Garnier
Ne me dites pas que ça ne vous est jamais arrivé... (« j'étais pas né »)
François Morel, 2015
J'en rêve parfois
Être de gauche
John-Harvey Marwanny, 2015
Monsieur Georges
Novembre 67
Jean-Marc Sauvagnargues, 2016
Racailles
Kery James, 2016
J'ai tabassé un flic
Éric mie, 2016
Le message à la chanson française
Mathieu Madénian & Thomas VDB, 2016
Mon Européenne
Damien Saez, 2017
Fest 2017 - 45ème édition - Les Francophones
FEST 2017 se tiendra du 24 février au 5 mars 2017. Le programme est sorti et la francophonie y est encore très présente cette année.
C'est une bonne façon de commencer le mois de la Francophonie.
Comme en 2012, en 2013, en 2014 et, 5 fois, en 2015, (mais pas en 2016), on trouvera une liste qui se concentre sur cette présence francophone. La liste s’adresse donc avant tout à ceux dont la langue peut constituer un critère de sélection. C’est aussi une première entrée dans ce foisonnant programme qui réserve de bien belles surprises.
Le classement ci-dessous comporte trois parties puisque la francophonie est présente par la langue, par l’argent ou par les gens.
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Cette année, moins que jamais, les productions nationales jouent un rôle. Comme aux beaux jours du cinéma européen des années 50 à 70, on constate des réseaux supranationaux avec notamment des coproductions franco-canadiennes et franco-allemandes.
Voici une liste de 24 films relevés dans le programme de cette édition. Ils sont plus ou moins liés à la francophonie.
Au sommaire de cette note :
- Productions franco-canadiennes
- Productions franco-allemandes
Réalisateurs français
Réalisateurs allemands
Autres réalisateurs - Autres productions francophones
Animation
Documentaire - Autres coproductions
Documentaire - Acteurs français
Documentaire
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1. Productions franco-canadiennes
Juste la fin du monde
Xavier Dolan, 2016, Canada–France, en français
Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Léa Seydoux...
Le fils de Jean
Philippe Lioret, 2016, France–Canada, français
Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Catherine de Léan, Marie-Thérèse Fortin
Un sac de billes
Christian Duguay, 2017, France – Canada, français
Dorian Le Clech, Batyste Fleurial, Patrick Bruel, Elsa Zylberstein, Bernard Campan
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2. Productions franco-allemandes
Réalisateurs français
Frantz
François Ozon, 2016, France–Allemagne, français, allemand
Pierre Niney, Paula Beern Ernst Stötzner, Marie Gruber...
Nocturama
Bertrand Bonello, 2016, France–Allemagne–Belgique, français
Adèle Haenel, Finnegan Oldfield, Vincent Rottiers, Hamza Meziani, Manal Issa
Personal Shopper
Olivier Assayas, 2016, France – Allemagne
Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz, Anders Danielsen Lie
Réalisateurs allemands
Tous trois sont de fameux représentants de la nouvelle vague allemande.
Rückkehr nach Montauk / Return To Montauk
Volker Schlöndorff, 2017, France–Allemagne–Irlande
Stellan Skarsgård, Nina Hoss, Niels Arestrup, Susanne Wolff, Bronagh Gallagher
Salt and Fire
Werner Herzog, 2016, France–USA–Allemagne–Mexique
Michael Shannon, Veronica Ferres, Gael García Bernal
Les beaux jours d’Aranjuez
Wim Wenders, 2016, France–Allemagne–Portugal
Reda Kateb, Sophie Semin, Jens Harzer, Nick Cave, Peter Handke
Réalisateurs d'autres nationalités
Elle
Paul Verhoeven, 2016, France–Allemagne, Français
Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny, Judith Magre....
Patterson
Jim Jarmusch, 2016, France–Allemagne–USA, anglais
Adam Driver, Golshifteh Farahani, Jelen-Jean Arthur...
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3. Autres productions francophones
Toril
Laurent Teyssier, 2016, France, français
Vincent Rottiers, Bernard Blancan, Karim Leklou, Gérard Meylan....
La danseuse
Stéphanie Di Giusto, 2016, France–Belgique–République Tchèque
Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp
Dalida
Lisa Azuelos, 2017, France
Sveva Alviti, Jean-Paul Rouve, Patrick Timsit, Vincent Perez...
Animation
Ma vie de Courgette
Claude Barras, 2016, France–Suisse, français
Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Paulin Jaccoud, Michel Vuillermoz, Raul Ribera
La Tortue rouge
Michael Dudok de Wit, 2016, France – Belgique - Japon
Documentaire
Rocco
Thierry Demaizière, Alban Teurlai, 2016, France
Rocco Siffredi, Mark Spiegler, James Deen, John Stagliano, Kelly Stafford, Abella Dange
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4. Autres coproductions
Forushande / Le Client
Asghar Farhadi, 2016, Iran – France, perse
Taraneh Alidoosti, Shahab Hosseini, Mina Sadati, Babak Karimi
Jackie
Pablo Larraín, 2016, Chili–France, anglais, français
Natalie Portman, John Hurt...
Tereddüt / Clair-obscur
Yeşim Ustaoğlu, 2016, Pologne – Turquie – France – Allemagne
Mehmet Kurtulus, Metin Akdülger, Okan Yalabik
Liberami
Federica di Giacomo, 2016, Italie-France
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5. Des acteurs français
Ray / Le Paradis
Andreï Konchalovskiy, 2016, Russie–Allemagne
Avec Philippe Duquesne dans l'un des rôles principaux
Pericle il nero
Stefano Mordini, 2016, Italie
Avec Marina Foïs dans l'un des rôles principaux
Documentaire
76 Minutes and 15 Seconds with Abbas Kiarostami
Seifollah Samadian, 2016, Iran
Abbas Kiarostami, Juliette Binoche, Massoud Kimiai, Jafar Panahi