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Les Caves du Majestic
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5 décembre 2012

Blue Rondo a la Turk - The Dave Brubeck Quartet (1959) / A bout de souffle - Claude Nougaro (1965)

Nous apprenons avec tristesse le décès de l'américain Dave Brubeck (1920 – 2012) à la veille de son 92ème anniversaire.

take 5 brubeck

Son album le plus célèbre est Time out (1959) qui contient entre autre Take 5 et le Blue Rondo a la Turk dont voici la version de l'album (avec Paul Desmond, Eugene Wright et Joe Morello).

 
Ajouté par muzbey le 18 novembre 2007 

Comme pour beaucoup de Français, ce titre m'était devenu familier grâce à la chanson de Claude Nougaro qui en reprenait le thème pour raconter un film noir. C'était en 1965. D'ailleurs, en règle général, Claude Nougaro a énormément contribué à populariser les thèmes de jazz.

 Transcription (amusez-vous à chanter cette chanson en Karaoké. Ce n'est pas facile, la tête vous tournera mais c'est une expérience très intéressante)

  Quand j'ai rouvert les yeux, tout était sombre dans la chambre. J'entendais quelque part comme une sonnerie. J'ai voulu bouger... Aïe ! La douleur dans l'épaule droite tout à coup me coupa le souffle. Une peur affreuse m'envahit et mon corps se couvrit de sueur. Toute ma mémoire me revint : le hold-up, la fuite, les copains qui se font descendre...
  Je suis blessé, mais je fonce et j'ai le fric.
  Je glissai la main sous l'oreiller : la mallette pleine de billets était là, bien sage... deux cents briques !... Somme toute ça pouvait aller.
  Mon esprit se mit à cavaler. Sûre était ma planque chez Suzy. Et bientôt, à nous deux, la belle vie, les palaces, le soleil, la mer bleue, toute la vie... toute la vie.
  Une radio s'est mise à déverser un air de piano à tout casser. Je connaissais ce truc, c'était le Blue Rondo à la Turk. Dave Brubeck jouait comme un fou, aussi vite que moi mettant les bouts.
  Soudain, la sonnerie du téléphone. Mon cœur fit un bond. Je pris le récepteur.
"Allô !, c'est Suzy, ça fait deux fois que j'appelle
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Y a un car de flics au coin de la rue.
  Je restai sans voix, j'étais foutu.
- Il faut que tu files, me dit-elle. ‘Descends pas. Sauve-toi par les toits."
  Bon Dieu d'bon Dieu, bon Dieu d'bon Dieu. Encore les flics ! Vite le fric, et puis l'escalier de service, quatre à quatre. Un vasistas était ouvert sur les étoiles et me revoilà faisant la malle parmi les antennes de télé. Ce pognon, je ne l'aurai pas volé.
  Trente mètres plus bas dans la rue du Colisée, c'était la cohue. J'en peux plus, j'en peux plus...
  J'ai couru comme dans un rêve le long des cheminées. Haletant, la mallette à la main, je vacillais. Sur un toit s'amorçait un escalier d'incendie s'enfonçant tout au fond d'une cour. Je descendis jusqu'en bas et me voici à trois pas d'une sortie sur la rue... Quelle rue, je ne le savais plus mais tant pis, je suis sorti. Et tout de suite je les ai vus : quatre flics au bout de la rue.
  Pas de panique, j'ai reconnu le bar du Living, j'y suis entré...
  La boîte était pleine comme un œuf, deux ou trois jazzmen faisaient le bœuf.
  Je brûlais de fièvre, je voyais les murs, les bouteilles, qui tournaient.
  Puis quelqu'un m'a saisi par le bras. Je me retournai, Suzy était là. Toute pâle elle me souriait. De nouveau, le soleil a brillé.
  Dans un souffle elle me dit :
- Viens, j'ai la voiture tout près d'ici.
  Nous sommes sortis mais devant moi un poulet a crié : "Ne bouge pas !" Avec la mallette je l'ai frappé. Alors le coup de feu a claqué, me clouant sur place.
- Oh Suzy, t'en fais pas. Je te suis, on y va... Les palaces, le soleil, la mer bleue... Toute la vie, toute la vie...
  Toute la vie...

 

L'origine de ce rythme est turque comme l'indique le titre. Des explications sont fournies ici. En ce qui nous concerne, nous aimons voir ces airs voyager et durer.

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  • Un peu de culture francophone (surtout française). Rien n’est incompréhensible pour des étudiants curieux, même si « on ne l’a ni lu, ni vu, tant qu’on en a entendu parler » (Cavanna). Bonne visite ! Des lecteurs en Serbie
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