À propos des étrangers en France - Krsto Papić (1970)
Un sondage d'IPSOS a récemment fait pas mal de bruit sur les rapports de 70% des Français avec les étrangers comme on peut le lire dans cet article du Monde.
Pour notre part, nous avions découvert Krsto Papić (né en 1933, représentant de la Crni Talas - la Vague Noire yougoslave) sur les conseils d'un ami qui nous avait recommandé son film Lisice (Les Menottes, 1970). Un petit coup d'œil sur une notice biographique nous a appris qu’il a aussi été l’auteur d’un documentaire pour l'ORTF (Office de Radio-Télévision Française) et la télévision yougoslave. Le sujet était la vie de travailleurs immigrés dans un village de Bourgogne, dans le département de la Côte-d’Or (23).
L’émission Panorama était alors présentée par un certain Jean Lanzi (né en 1934).
Transcription
Jean Lanzi – Cette fois-ci, il est resté plus longtemps avec nous pour réaliser ce sujet de télévision, que vous allez voir dans quelques instants. Et il est resté en tout six semaines et deux mois, il a choisi de décrire la vie d’un petit village de France où se trouve une forte minorité d’étrangers.
Krsto Papić – La France est et a été toujours pour moi un pays de grande culture, avant tout. Mais les autres ont déjà fait des films sur ce thème. Et le thème que j’ai choisi touche aussi bien à la France que mon pays. Parce que nombreux sont mes compatriotes qui sont partis à l’étranger à la recherche du bonheur. Par exemple mon père a travaillé aux Etats-Unis 14 ans. Donc, la France, dans mon film que vous allez voir, c’est une France qui est étroitement liée à un sujet qui m’intéresse et que j’ai pu réaliser grâce à la collaboration de mes collègues français.
Jean Lanzi – Ce film sera présenté en Yougoslavie après qu’on l’ait vu dans quelques minutes à Panorama, ici. Que pensez-vous que vos compatriotes retireront de la projection de ce film, de cet angle de vue que vous avez pris sur la France ?
Krsto Papić – Je crois que les spectateurs yougoslaves seront intéressés par la vie de ces travailleurs émigrés mais je pense surtout qu’ils auront plaisir à découvrir un pays parce que la vie d’un petit village français est bien différent du leur.
Jean Lanzi – Krsto Papić à propos des travailleurs étrangers en France.
Joyeux enfants de la Bourgogne,
Je n'ai jamais eu de guignon.
Quand je vois rougir ma trogne,
Je suis fier d'être bourguignon.
Et suis fier, et je suis fier, et je suis fier d'être bourguignon. (bis)
On m’a dit : « Si tu veux connaître la France, la vraie, évite les grandes villes. » Et me voilà au cœur même de la France, en Bourgogne. Je me dirige vers un petit village, Trouhans (23). Le curée de ce petit village a posé devant les journalistes certains problèmes concernant ses paroissiens en menaçant d’employer la grève de la faim comme moyen de persuasion si on n’apportait pas de solution à ces graves problèmes. Je brûle d’envie de connaître ce petit village typiquement français et ses habitants.
Merci à Igor