Bon à tirer (2) Jacqueline Harpman

Jacqueline Harpman (1929-2012) n'est pas vraiment dans le même style que Gunzig : elle appartient à une mouvance "psychanalytique", définie de façon assez floue comme par un ensemble d'écrivains chez qui l'expérience de la psychanalyse a, de façon plus ou moins marquée, influencé l'écriture.

-----

Ses textes sont très souvent centrés sur des personnages féminins et sur leurs tribulations intérieures - les rapports aux hommes, aux autres femmes, à la famille, à la maternité, à la sexualité, etc. Un de  ses romans le plus célèbre est La plage d'Ostende (1991), qui raconte une histoire d'amour "impossible", ou plutôt d'une obsession amoureuse tenace qui s'articule autour d'un tableau représentant la plage d'Ostende (une ville balnéaire de la mer du Nord, en Flandre-Occidentale).

Léon Spilliaert (1881-1945) - Bateau au bassin d'Ostende
trouvé ici

C'est un texte relativement court, qui montre un côté plus sentimental de l'auteure, et qui développe l'idée d'éducation amoureuse.

-----

Orlanda (1996) est un texte qui met bien en évidence le versant psychanalytique d'Harpman : récit complexe d'un homme/femme, enfin, d'une créature sans genre véritablement défini et de la recherche de l'identité à travers le genre, le sexe et les sentimens amoureux confus qui l'habitent.

Ce roman qui peut évoquer l'Orlando (1928) de Virginia Woolf est à réserver aux lecteurs avertis, car assez compliqué à aborder.

-----

Sur bon à tirer, on trouve deux textes de Mme Harpman:

Eve, est une sorte de réponse de la première femme du monde (Eve) à ses détracteurs. Récit alternatif de l'épisode du paradis terrestre et du fruit défendu, on y apprend le pourquoi du comment du pêché originel. On retrouve le côté parfois un peu féministe qui existe chez Harpman.

Les clameurs de la gloire est un ensemble de trois courts textes dans un style plus libre, de prose poétique, qui explorent l'intériorité d'un personnage, vraisemblablement féminin, et visiblement pas très content. On suit ses réflexions et ses colères, sa rage d'exister.