Le 31 août (prononcé [ut]), on se souvient de la chanson intitulée le 31 du mois d’août (prononcé [aut]).
Ce chant de marins est probablement plus connu sur les côtes (ou se transmet un intérêt certain pour le répertoire maritime) que dans les terres.
Cette version a été interprétée par Marc Ogeret en 1996. Le répertoire de cet artiste, né en 1932 à Paris, comprend surtout des chansons libertaires, révolutionnaires, historiques et sociales. Ce sont ces deux derniers aspects qui justifient (s’il était besoin) son incursion dans le domaine assez spécifique du chant de marins.
Ajoutée le 30 août 2007 par tripoche
(traditionnel)
Le trente et un du mois d’août
Nous aperçûmes sous l’ vent à nous
Une frégate d’Angleterre
Qui fendait la mer et les flots
Pour aller bombarder Bordeaux.
Le commandant du bâtiment
Fit appeler son lieutenant
Lieutenant te sens-tu le courage
Dis-moi, te sens-tu assez fort
Pour prendre l’Anglais à son bord ?
Le lieutenant fier et hardi
Lui répondit : « Capitaine, oui !
Faites monter tout l’équipage
Je vais hisser le pavillon
Qui restera haut, ‘cré nom de nom. »
Le maître donne un coup de sifflet
pour faire monter les deux bordées
Tout est paré pour l’abordage
Hardis, gabiers, fiers matelots
Braves cannoniers, mousses et petiots
Vire lof pour lof en arrivant
Nous l’avons pris par son avant
À coup de hache, d’abordages
De piques et de mousquetons
Nous l’avons mis à la raison.
Que dira-t-on de lui tantôt
En Angleterre et à Bordeaux
Qui a laissé prendre son équipage
Par un vaisseau de quinze canons
Lui qu’en avait trente et si bons ?
Buvons un coup, buvons en deux,
À la santé des amoureux
À la santé de l’équipage
De tous ces braves matelots
Qui sont partis de Saint-Malo.
Buvons un coup, buvons en deux,
À la santé des amoureux
À la santé des vins de France
À qui nous devons le succès
D’être vainqueurs sur les Anglais
Buvons un coup, buvons en deux,
À la santé des amoureux
À la santé du Roy de France
Et merde ! pour le roi d’Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre
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Cette chanson (dont il existe plusieurs versions et variantes) témoigne des conflits qui opposaient autrefois la France et l’Angleterre (et que la triste actualité rappelle à certains commentateurs).
Selon certaines sources, ce document rappellerait plus précisément une bataille navale qui a eu lieu non un 31 août mais le 7 octobre 1800 et non pas dans l’Atlantique ou la Manche, mais dans le golf du Bengale, dans l’océan indien.
Statue de Surcouf à Saint-Malo
Robert Surcouf (1873-1827), célébrissime corsaire malouin, était le capitaine de la Confiance, une frégate dotée de 18 canons. Une frégate est un bateau militaire de taille moyenne.
Il captura un bateau plus gros que lui et portant 40 canons. Il s’appelait le Kent, un « Indiaman », bateau spécialement affrété par la Compagnie Anglaise des Indes Orientales.
La Confiance capturant le Kent,
par Louis Ambroise Garneray (1783-1857)
Quelques incohérences nous font douter de la présence d’un rapport direct entre les évènements historiques et cette chanson. Pour ma part, jusqu’à ce jour, j’en ignorais le contexte historique.