L’Heureux mix (2003) de la Tordue est un mélange des paroles de plusieurs chansons ayant marqué les auteurs sur une musique originale. Comme ils ne sont pas les seuls à les connaître, découvrons-les ensemble.
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CharlÉlie Couture (né en 1956) avait déjà publié deux albums avant Pochette Surprise publié en 1981.
Il se distingue de ses confrères francophones par des intonations presque anglophones lorsqu’il chante. C'est peut-être l'une des choses qui a séduit Chris Blackwell (né en 1937), fondateur d'Island Records (Bob Marley, U2, King Crimson). En effet, CharlÉlie Couture fut le premier artiste français à avoir signé sur ce label avec Pochette Surprise.
Le public française retrouve une tendance à des textes surréalistes soutenant un univers personnel. Cela peut le classer du côté d'Hubert-Félix Thiéfaine, par exemple, même si leurs univers sont différents sur bien des points.
Cette chanson ne fait pas partie de ses grands succès radio (Comme un avion sans ailes, Aime-moi, Le Jardinier dort). Peu familier de son travail en dehors de ces tubes, j'ai découvert cette chanson grâce à l'Heureux Mix.
Publiée le 20 mars 2012 par Dominichelle
(CharlÉlie Couture)
J’ai un bouton sur la langue qui me piquotte,
J’ai un chat dans la gorge, et la voix qui chevrotte
J’ai un verre dans le nez qui m’asticotte
J’ai une amie dans mon lit qui n’aime que la belote,
J’ai bu une bière tiède dans un bistrot désert,
Ça sentait la poussière et la viande fétide,
Y’avait dans un coin une rose fanée,
Qui ne servait à rien depuis bien des années,
J’avais l’moral à plat comm’une sol’écrasée
Oh, et puis j’en ai assez, j’ai pas besoin d’sparadrap
Je tombe sur un épicier qui peint tous les jours fériés
I’m dit : « salut Couture, tiens j’ai vu une expo d’peintures
C’tait beau, c’tait beau, c’tait très beau,
J’ai rien compris mais c’tait beau
Allez, j’te quitte, salut, à la revoyure
Faut pas qu’je loupe mon vélo
Je tombe sur une mésange qui voudrait rester vierge,
Elle attend un archange en allumant des cierges,
Elle parle sans arrêt comme pour combler un vide,
Puis elle disparaît après un clin d’œil humide,
Il fait froid, il est tard,
J’reste là su’l’trottoir,
J’f’rais mieux d’rentrer chez moi
Croquer du chocolat
[solo]
La vie se passe comme ça, comme une pochette surprise,
Les images se succèdent sans qu’il y ait de recette,
À chacun son lot, chacun son fardeau,
Chacun son bateau, chacun son radeau,
Chacun ses misères, chacun ses crises de nerfs,
Chacun son cancer, chacun ses ulcères,
J’sais pas comment sera demain…
Puis, de toutes façons j’y peux rien,
Y’a pas d’notice, pas de notice au verso.
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Il a aussi une formation et une carrière de peintre moins visible du grand public. Ayant eu du mal à obtenir la reconnaissance en France, où il semble difficile de sortir des catégories (quelqu’un qui s’est illustré dans un domaine ne peut être qu’un amateur dans les autres domaine), il a ouvert une galerie à Manhattan en 2009.
Nous n’avons pas réussi à trouver sur la toile des toiles de 1981. Pourtant cette période semblait féconde.
Nous avons trouvé celles-ci sur le site de la galerie David Puskwa à Marseille (13).
On peut en voir d’autres sur son site personnel ou sur le site de sa galerie.