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Les Caves du Majestic
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25 juin 2014

Reiser et l'énergie solaire - Télévision (juin 1977, août 1979) - Pif Gadget (août 1978)

 Nous reprenons la petite série estivale initiée l’an dernier avec Pierre Desproges, Raymond Borde et Gilles Deleuze. C’est une série pour s’amuser à détester l’été, les touristes (et puis l’humanité, tant qu’à faire).

Reiser et les vacances, cela mérite également une petite série que nous avons commencée avant-hier.

 

***************

 

Reiser (1941-1983) disait dans le document visionné hier que, passionné par son travail, il n’éprouvait pas le besoin de rester sur une plage.

La maison de Reiser ce situe dans un décor de vacances, dans les Pyrénées orientales à Collioure (66).

 

vivelesoleil
Couverture d'un album posthume
composé d'inédits en album

 

Il y présente, il y a 35 ans, sa maison solaire.

L’engagement écologique de Reiser se retrouve dans beaucoup de ses dessins (illustrations pour la Gueule ouverte, par exemple) ou de ses histoires, même quand elles ne sont pas directement liées à la nature. Ils révèlent une grande sensibilité aux notions d’écosystème, d’action sur le milieu.

 

panneau solaire
Photo trouvée ici.

 

Ces histoires sont souvent de formidables exercices d’imagination. N’importe quel lecteur un peu attentif verra dans le travail de Reiser l’œuvre non d’un cynique mais d’un être lucide et imaginatif.

 

 

Transcription

Voilà en 40 minutes nous avons évoqué les grands problèmes qui se psoent lorsque l’on parle d’énergie solaire en France. Mais il y a aussi les éléments concrets, les éléments palpables et actuellement la réalité de l’énergie solaire finalement, on la trouve dans des maisons, dans des hôpitaux. Des exemples, Martine Laroche-Joubert et Jean Pézieux en ont découvert dans les Pyrénées Orientales (66). Martine Laroche-Joubert est allée voir Reiser qui était avec nous il y a quelques secondes. Le dessinateur de Charlie Hebdo Reiser possède une petite maison près de Collioure (66) dans la montagne, là-bas. Et ses problèmes de quittance d’électricité sont résolus depuis quelques temps : il n’en reçoit jamais. Pour l’EDF en effet Reiser n’existe pas.

 

Les dessinateurs du journal Charlie Hebdo ne sont pas toujours bêtes et méchants. Avec Jean-Marc Reiser, l’un des plus redoutables, nous avons passé notre première journée solaire dans sa toute petite maison de Collioure équipée sur le toit de plaques garnies de disques de sillicium inusable et particulièrement efficaces.

Reiser – Ça, ce sont des panneaux de photopiles qui transforment la lumière du soleil en électricité. Vous voyez, il y a un panneau qui transforme le soleil en électricité. Ce fil ici est en 12 volts. Il arrive là avec toutes les autres […pho]topiles sont connectées et ça repart en 24 volts parce que la maison est équipée en 24 volts en continu et ça repart à l’intérieur de la maison.

Laroche-Joubert – Est-ce que ça coûte cher ?

Reiser – Ça coûtait très cher il y a une dizaine d’années. Il y a cinq six ans c’était abordable, ça coûtait à peu près un million et demi ancien, un million de centimes tout l’ensemble et aujourd’hui ça a diminué de près de moitié. Disons que ça fait à peu près 7000 francs à peu près le tout.

Laroche-Joubert – Il n’y a aucun fil électrique alors qui arrive de quelque part dans cette maison.

Reiser – Rien. La montagne est pure. Nette. Pas un poteau. Rien. Ce qui tombe ici suffit à alimenter la maison en électricité. C’est tout.

 

Reiser – Ça c’est le fil qu’on a vu sur le toit, le fil en double connection, et qui arrive ici, l’interrupteur des photopiles, qui descend là, il arrive ici, et là il y a une diode anti-retour, ça c’est très important.

Laroche-Joubert – C’est quoi ça

Reiser – Ça c’est un petit dispositif qui évite que les photopiles se déchargent la nuit vers le ciel. Il peut y avoir l’effet contraire. Alors on a cette diode antiretour qui chauffe en ce moment, il y a du soleil, il chauffe. Elle arrive ici, et alors l’électricité charge les batteries le courant suit et repart voilà le courant va alimenter toute la maison ici avec l’interrupteur général et les boitiers de fusibles. Et après ça part partout, les lampes, tout. C’est le courant quoi, tout simplement.

Reiser – Ça, c’est du café moulu solaire. Le premier au monde, peut-être. C’est vrai.

Laroche-Joubert – Et ça fait combien de temps que…

Reiser – Ça fait 25 ans que je m’y intéresse. J’ai vu un jour aux actuaités un four solaire. L’image m’est restée dans l’œil. C’est extraordinaire, c’était fabuleux. Je trouvais que c’étais à la fois de la science-fiction, et je trouvais que c’était de la science-fiction qui allait être vraie un jour. Aujourd’hui elle est vraie parce que cette maison est alimentée par des photopiles, des photopiles, c’est des photopiles RTC, c’est un panneau ici qui transforme celui qu’on a vu tout à l’heure. D’ailleurs il faut de la lumière bien spur, du soleil bien sûr, mais même avec un tout petit peu de lumière… on le met dans le sombre voilà, on le met dans le fond de la pièce… tiens, tenez, regardez comme avec une pile, vous allez voir, hein ?

Laroche-Joubert – Ouais, ouais, ça pique

Reiser – Hein !

Laroche-Joubert – Ça pique.

Cette maison de Reiser c’est une réalisation que, sans vouloir être péjoratif, je qualifierais d’artisanale. Mais on n’en est plus là en 1979.

 

Untitled-1 2

 

***************

 

Le document ci-dessous vient du site de Pif Gadget, une publication à laquelle il est étonnant de voir associer le nom de Reiser.

 

gadgetus_496_reiser1agadgetus_496_reiser1b

 

gadgetus_496_reiser2agadgetus_496_reiser2b

 

***************

 

Un autre document, plus court, permet de donner un sens politique à cette passion.

 

I00013349

 

Celui-ci date de 1977.

 

Transcription

Louis Beriot – Monsieur Reiser, vous vous n’êtes pas réservé du tout…

Reiser – Ah oui, pas du tout, j’ai une expérience qui est valable à 100%, je suis très content il n’y a aucun problème. J’ai une toute petite maison, elle est très petite : j’ai choisi d’ailleurs un système qui me permettait ça. Elle fait trois mètres sur quatre à peu près, en deux étages, elle est minuscule. J’ai des panneaux, des photopiles, comme ceux qu’on a montrés qu’Ange Leclerc a montré, des photopiles sur le toit, j’en ai six comme ça, et je suis éclairé toute la journée : j’ai des lampes, y a aucun problème, j’ai pas de compteur, j’ai rien…

Louis Beriot – Ah bon parce que vous faites aussi l’électricité.

Reiser – Ah non, je ne fais que l’électricité moi.

Louis Beriot – Pas le chauffage.

Reiser – Non, non. J’ai pas encore le chauffage, j’aurai un  chauffage par la suite, probablement… c’est quand même un peu cher. Mais j’ai l’électricité, j’ai les lampes qui éclairent, je peux me faire fonctionner un rasoir électrique à condition que c’est en 24 volts, il y a aucun problème.

Louis Beriot – Une cuisinière électrique ?

Reiser – Alors ce que je trouve navrant… AH oui, une cuisinière électrique ! Alors il me faudrait plus de photopiles.

Louis Beriot – Voilà.

Reiser – Ce que je trouve navrant c’est que ce soit les organismes de HLM, que ce soit l’État qui s’occupent de ça et ça c’est grave. C’est grave parce que ça signifie que les hommes libres n’osent plus innover, n’osent plus risquer. La bourgeoisie par exemple n’ose plus risquer dans une maison où elle perdrait de l’argent, où elle perdrait soixante millions anciens, quatre-vingts millions anciens… et alors ! Vous voyez bien de l’argent perdu, y a de l’argent gaspillé partout en bateau, en je-ne-sais-pas quelle ânerie, dès qu’ils ont de l’argent ils le planquent en Suisse, je sais pas ce qu’ils font avec ça,

Autre participant – […]

Reiser – oui. Ils devraient risquer, ils ne risquent plus aujourd’hui. C’est ça qui est grave. Bon ben moi je suis petit…

Louis Beriot – Parce que probablement que l’État leur a appris que c’était lui qui devenait le principal incitateur.

Reiser – Ben oui, c’est ça qui est grave. C’est grave. Les villas 1900, elles étaient magnifiques, il y avait des fous qui ont construit ça, aujourd’hui, c’est beau pour tout le monde.

Louis Beriot – Vous voudriez qu’il y ait plus de gens qui construisent des châteaux, quoi.

Reiser – Mais oui, mais des châteaux solaires, voilà, qu’ils risquent leur truc. Au moins, ils rigoleraient avec leur argent.

 

***************

 

Voici d'autres dessins glanés ici et là sur la question de l'énergie solaire.

Je n'en connais pas les sources mais le deuxième imagine un Paris solaire.

Les autres se passent de commentaires.

 

001 (2)Image trouvée ici.

 

reiser-amis-de-la-terreImage trouvée ici.

 

affiche72

 

Et un diaporama (un peu lent : patience) piqué chez la maison solaire.

Animation Reiser

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