Puisque l'on vient d'annoncer Rien à déclarer, film français dans lequel jouent beaucoup d’acteurs Belges. C’est peut-être une bonne occasion d’écouter l’exposé de Benoît Poelvoorde sur la différence entre un tournage français et un tournage belge.
Cette vidéo a eu un certain succès, elle a beaucoup été diffusée sur les réseaux sociaux, souvent avec le commentaire laconique habituel : "C'est exactement ça".
Mise en ligne le 30 juin 2009 par Patrick Barrabé
"Caméra Subjective"
Organisée par l’université Paris I Panthéon-Sorbonne le 11 décembre 2007.
« Qu’est-ce qu’une star ? »
Transcription
Benoît Poelvoorde
La différence entre le cinéma belge et le cinéma français… Quand vous tournez en Belgique, tout est permis. Il n’y a pas de hiérarchie. Vous tournez dans une ville – il en a fait les frais […] – Vous tournez un peu en sauvage, quoi. Y a pas de hiérarchie. On respecte le preneur de son, on peut donner son avis comme le cameraman donne son avis, tout le monde est logé dans le même hôtel pourri, c’est des budgets minables, on est tous logés à la même enseigne.
Mais l’avantage, c’est que c’est de l’artisanat. Donc vous avez une vraie liberté.
En France, c’est pas possible. En France – je vais vous donner un exemple – si y a un problème avec un connard qui a laissé une bagnole dans le cadre, tout le monde va commencer à hurler. Donc la première assistante va gueuler : « putain y a le… » … Le réalisateur gueule d’abord, le réalisateur va dire : « Putain ! y a une bagnole dans le cadre ! » Ça arrive au premier assistant… Il gueule sur le premier assistant : « Bouge cette putain de bagnole ! ». Le premier assistant qui dit – talkie : « Qui a mis la putain de bagnole dans le cadre ! ». Deuxième assistant : « Qui a mis la putain de bagnole dans le cadre ! » Ça arrive, c’est moi, c’est moi, c’est moi… Et on arrive à la fin, au pauvre régisseur, au mec qui fait ventouse : « pousse cette putain de bagnole ! »
Alors que chez nous, au lieu de chercher qui est responsable, on la bouge.
Et je vous assure que c’est vrai !