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13 décembre 2015

Quai des Orfèvres - Henri-Georges Clouzot (1947)

Quai des Orfèvres d'Henri-Georges Clouzot (1907-1977) nous donnera l'occasion de visiter le Paris d'après-guerre en hiver (le film devait s'appeler Joyeux Noël), y compris la police et le monde du music-hall (on disait plus récemment le monde du show business).

 

Au sommaire de cette note

  • les coutumiers synopsis et transcription de bande-annonce ;
  • une très rapide explication du titre ;
  • une présentation du film par Bertrand Tavernier (né en 1941) lors de sa diffusion sur Arte en février dernier.

 

***********

quai-des-orfc3a8vres

 

Synopsis

Malgré l'amour qu'elle porte à son mari Maurice (Bernard Blier), Jenny Lamour (Suzy Delair), chanteuse de music-hall, accepte de dîner avec Brignon, un vieillard vicieux.

On le retrouve assassiné alors que Jenny confie à sa meilleure amie qu'elle a dû l'assommer car il devenait trop entreprenant. L'inspecteur Antoine (Louis Jouvet) est alors chargé de l'enquête...

 

 


Quai des Orfèvres - Bande annonce FR par _Caprice_

Transcription

Jenny – Joyeux Noël !

Le narrateur – Tandis que dans chaque foyer on s’apprête à fêter la nuit merveilleuse chère à notre enfance, dans un bureau gris et hostile du quai des Orfèvres, un homme lutte désespérément pour sauver sa tête.

Maurice – Mais puisque j’y étais pas ! Foutez-moi la paix ! J’en ai ma claque, là !

Le narrateur – C’est une lutte implacable.

L’inspecteur Picard – T’occupe pas. Ici, on pose les questions. On y répond pas.

Le narrateur – Un crime a été commis et l’appareil répressif de la société est en marche. Rien désormais ne l’arrêtera.

L’inspecteur chef-adjoint Antoine – Tu nous prends pour des andouilles, hein ? Hè ! Bon ! La chanson reste la même, mais la musique va changer. Assez rigoler. On n’a pas que ça à faire. Moi aussi, on m’attend. Tout.
Maurice – […] Et je dirai plus rien, là.

Le narrateur – De plus en plus, le cercle se resserre. L’homme est traqué, harcelé. Il va perdre pied. Est-il innocent, est-il coupable ?

Un inspecteur – Crime passionnel, c’est toujours le cocu de la maison.
L’inspecteur chef-adjoint Antoine – Sur les douze membres du jury, y a la moitié dans ton cas.
L’inspecteur Picard – Ils ont souvent envie de faire ce que t’as fait, seulement, ils n’osent pas.

Le narrateur – Pour la première fois, vous suivrez de bout en bout une véritable enquête policière. Une enquête cynique, brutale, qui ne laisse ni trève ni répit à ceux qui la subissent et à ceux qui la mènent.

L’inspecteurchef-adjoint Antoine – Ah qu’est-ce que vous voulez. La société se défend. Dans une affaire comme ça, on y met le prix, on n’en gagne pas l’addition et ça va coûter cher.

Le narrateur – L’inspecteur principal Antoine a été chargé de faire la lumière sur une affaire retentissante qui se déroule dans les milieux du music hall.

Une danseuse – Oh pardon !

Le narrateur – Et à laquelle se trouvent mêlés Maurice Martineau, compositeur de musique, Jenny Lamour, chanteuse…
Jenny – Ell' faisait tourner toutes les têtes,
D'un coup de tra-la-la,
Ell' faisait tra-la-la,
Et chacun rêvait d'êtr' dans ses bras

Le narrateur – Dora, photographe d’art…
Dora – Vous n’avez pas l’air d’un assassin, mon pauvre ami.

Le narrateur – Brignon, industriel…
Brignon – Délicieuse, simplement délicieuse.

Le narrateur – Émile, chauffeur de taxi…
Émile – Je suis un bon citoyen. La preuve c’est que moins je vois les flics mieux je me porte.

Le narrateur – Albert, un repris de justice…
Albert – Oh, vous savez, je suis pas encore dans le trou, hein.

Le narrateur – Pâquerette, une ouvreuse…
Pâquerette – Je suis allée déposer dans cette affaire, j’apporte des précisions.

Quai des Orfèvres, un film de H.G. Clouzot.

L’inspecteur chef-adjoint Antoine – Vous n’allez pas jouer les vertueuses. Je vous connais vous savez. Vous êtes une petite arriviste.

Jenny – Si j’avais vécu sous Louis XV, j’aurais été la Pompadour, au moins, et les sans-culotte, eh ben ils auraient eu chaud.

L’inspecteur chef-adjoint Antoine – Vous êtiez assez intime avec Brignon.
Dora – Moi ?!

Jenny – Brignon ? Pourquoi dis-tu ce nom-là ?

Léopardi – Je lui ai foutu ça au travers de la gueule ! Pan !

Maurice – Hè ! Tu crois au Père Noël ?

Un collègue – Mais où allez-vous ?
L’inspecteur chef-adjoint Antoine – Aux fraises !

 

***********

 

Le titre correspond à l'adresse de la Direction Régionale de la Police Judiciaire créée dans sa forme actuelle en 1913.

 

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Image trouvée ici.

 

C'est la même année qu'elle s'installe au 36, quai des Orfèvres dont les locaux reconstitués en studio sont devenus reconnaissables.

 

***********

 

tavernier clouzot

 

Du 9 au 26 mars dernier, la chaîne a diffusé lors du Printemps du polar un certain nombre de films classiques de ce genre. La chaîne a par ailleurs confié au rélisateur et cinéphile Bertrand Tavernier la présentation de ces films, dont celle de Quai des Orfèvres. Le lien conduit à la version longue. Nous avons transcrit ci-dessous la version courte.

 


Ajoutée le 25 février 2015 par ARTE

Transcription

Bertrand Tavernier :

Pourquoi voir ou revoir Quai des Orfèvres ? La réponse va être très simple : parce que c’est un chef d’œuvre.

C’est un extraordinaire film d’atmosphère.

Parce que c’est aussi un des films français les plus forts, les plus justes, les plus documentés, sur la police française dans les années 40.

Parce que c’est un portrait extrêmement complexe, poignant, d’un flic désabusé, qui donne à Louis Jouvet un de ses grands rôles et un rôle où il est débarassé de certains de ses maniérismes. Il y a un monologue de Jouvet quand il parle de la vie qu’il aurait voulu avoir.

Un inspecteur – Et qu’est-ce qu’il veut faire dans la vie ?
L’inspecteur chef-adjoint Antoine – Aviateur, tiens. À son âge, j’étais comme lui et j’ai atterri. À Sidi Bel Abbès (سيدي بلعباس).

Il y a la confrontation avec Simone Renant.

L’inspecteur chef-adjoint Antoine – Et puis vous m’êtes particulièrement sympathique.

Ce sont ces moments-là qui démontrent que Clouzot, qui a été dépeint comme un cinéaste noir, témoigne d’une vraie compassion pour ses personnages.

Je suis fri-, je suis fri-, je suis frissonnant…
Partons sur… Partons sur…

Il essaie d’entrevoir la petite lueur qu’ils ont en eux.

Partons sur le champ.
N’attends pas surtout qu’il soit trop tard…

Ça disparaitra dans ses films, après, plus tard. Mais là, il y a encore des traces d’espoir.

Maurice – Jenny, je t’en prie, tiens-toi un peu.

Le personnage de Blier est un personnage qui échappe complètement complètement aux archétypes, comme ça, du mari qui pourrait être trompé, du personnage… Clouzot gomme tout ce qu’il pourrait avoir de ridicule et lui donne assez souvent raison. C’est-à-dire on comprend son attirance pour Suzy Delair. On comprend ce qui les unit.

Clouzot a su utiliser les possibilités du polar pour explorer un monde…

Jenny – Alors on enchaîne ou on n’enchaîne pas ?

… qui est un monde, tout un monde, tout un monde populaire et le faire avec énormément de brio.

Je trouve que Clouzot réussit, notamment dans la fameuse scène « Avec son tralala », il réussit à camper, à attraper l’atmosphère d’un petit music-hall. Il y a un côté documentaire dans le film qui est extrêmement extrêmement efficace.

Quai des Orfèvres, de Henri-Georges Clouzot, c’est tout de suite sur Arte. Et vous avez de la chance.

 

La version longue dure près d'une demi heure. Elle contient beaucoup d'informations et d'anecdotes.


Ajoutée le 6 mars 2015 par ARTE

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