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10 janvier 2016

La Bonne Année - Claude Lelouch (1973) + Blow up (2013)

La Bonne Année de Claude Lelouch (né en 1937) nous donnera l'occasion de visiter Paris (75) et Cannes (06) et de bien commencer l’année.

Au sommaire de cette note :

  • Pour changer, un synopsis et une transcription de la bande-annonce…
  • ...suivi d'une présentation par l‘équipe de Blow up de cinq raisons de découvrir ou redécouvrir ce film.

 

***********

Originale

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Synopsis

1966, Cannes. Charles et Simon, gangsters professionnels, font la connaissance de Françoise, antiquaire sur la croisette. Simon tombe amoureux d'elle bien que tout les sépare: elle est plutôt cultivée, il est complètement matérialiste. Cette rencontre va boulverser le coeur mais aussi l'esprit de Simon. En effet, le magasin de Françoise jouxte la bijouterie Van Cleef. L'idée d'un hold-up germe peu à peu...

 

********

 

La bande-annonce que vous allez voir est assez curieuse : elle revient avec humour et ironie sur la carrière de Claude Lelouch sans quasiment rien montrer du film.


Mise en ligne le 9 octobre 2007 par lbena65

Transcription

1960 : Le Propre de l’Homme. Échec total, financier, public, critique.

1961 : La Vie de Château. Stoppé après une semaine de tournage. Plus d’argent.

1962 : L’Amour avec des si. Trosième échec. Cependant, avec ce film, la Suède découvre Lelouch et lui donne les cinq étoiles de la critique.

1963 : La Femme Spectacle. La censure coupe quarante minutes, le film ne sortira jamais.

1964 : Une Fille et des Fusils. Premier film de Lelouch qui couvre son prix de revient. La critique est partagée. Le public, quant à lui, ne vient toujours pas. Plus tard, les ennemis de Lelouch diront que c’est son meilleur film.

1965 : Les Grands moments. Le film ne trouve aucune sortie. « C’est mon plus mauvais film » dit Lelouch, et il le rachètera pour qu’il ne paraisse jamais sur les écrans.

1966 : Un Homme et une Femme, grand prix à Cannes, deux Oscars à Hollywood, 42 récompenses internationales. « Une des plus belles histoires du cinéma » diront certains, « un tranquillisant sur pellicule, un produit de récupération » diront les autres. En tout cas tous les records du cinéma français seront pulvérisés à travers le monde.

1967 : Vivre pour vivre. Les critiques reprennent à la louche ce qu’ils lui ont donné. Mais le public reste fidèle. Lelouch est définitivement un commercial. Le film obtient, quand même, le grand prix du cinéma français.

1968 : 13 jours en France. Les jeux olympiques d’hiver du général de Gaulle diront ceux qui ne supportent toujours pas les films de Lelouch. La même année, Lelouch s’achète un alibi, La Vie, l’Amour, la Mort, un film sur la peine de mort.

1969 : Un homme qui me plaît. Lelouch essaie de réutiliser le filon des histoires d’amour.

1970 : Le Voyou. Pour la première fois la critique est unanime et reconnaît à Lelouch le droit de faire un film.

1971 : Smic, Smac, Smoc. Personne ne croit Lelouch quand il dit avoir fait le film en huit jours et pour moins de deux cent mille francs.

1972 : L’Aventure, c’est l’Aventure. Film entièrement réactionnaire disent les critiques.

1973 : La Bonne année. Le nouveau film de Claude Lelouch. « Ça fait treize ans que j’apprends ce foutu métier, dit Lelouch, La Bonne Année est mon premier vrai film.

Prochainement, Lino Ventura, Françoise Fabian, Charles Gérard dans le dernier Lelouch.

 

***********

 

L’équipe de Blow Up, pastille diffusée régulièrement sur Arte, permet de de mesurer les connaissances factuelles de l’histoire du cinéma, mais stimule surtout l’envie de découvrir des domaines (auteurs, périodes, genres…) que l’on ne connaît pas toujours bien.

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Nous avions déjà découvert Peau d’Âne grâce à eux. Voici maintenant quatre minutes consacrées à La Bonne Année. L’ironie du ton permet aussi de mesurer comment Claude Lelouch est perçu en France.

 

Cliquer sur l'image pour accéder à la vidéo(Nous n'avons pas pu intégrer la vidéo. Cliquer ici ou sur l'image pour accéder à la vidéo.)

Transcription

Évoquons si vous le voulez bien quelques films un peu oubliés de l’histoire du cinéma. Cette semaine, La Bonne Année de Claude Lelouch.

Narrateur de la bande annonce - 1973 : La Bonne Année. Le nouveau film de Claude Lelouch. « Ça fait treize ans que j’apprends ce métier, dit Lelouch, La Bonne Année est mon premier vrai film. »

La Bonne Année, donc, et cinq bonnes raisons de découvrir ou redécouvrir ce film.

Raison numéro un

Depuis un Homme et une Femme, et ses chabadabada sur la plage de Deauville, vous êtes allergique au cinéma de Claude Lelouch. Vous pensez même que dans son imposante filmographie ne figure aucun bon film. Bon, peut-être. Mais regardez quand même la Bonne Année, il se pourrait que vous soyez surpris car cette histoire de cambriolage sur la Côte d’Azur a priori très classique cache en fait un film plus étonnant qu’il n’y paraît.

Lino Ventura - Top n°1, 4 secondes. Démarrage voiture. Là tu vires sec sans partir du cul. Top n°2, 13 secondes. Restaurant Félix.

 

Raison numéro deux

Vous ne vous êtes jamais remis du ballet spatial de 2001, encore moins de Danny et son tricycle dans Shining. Bref, vous ne jurez que par Stanley Kubrick. Eh bien figurez-vous que le film français préféré de Kubrick n’est ni la Grande Illusion de Renoir, ni Pickpocket de Bresson, ni À bout de souffle de Godard, mais bien cette Bonne Année dont il a toujours loué l’originalité.

Stanley Kubrick
Image trouvée ici.

Et effectivement, un présent en noir et blanc et un long flashback en couleur ; cinq années condensée en une minute avec simplement de la typo, deux voix et des bruits de pas ; mais aussi des images mentales qui s’incrustent sans prévenir ; ou un étonnant plan séquence. Autant d’expérimentations, de bizarreries, qui ont donc séduit Kubrick, mais aussi, figurez-vous, Sydney Pollack et Steven Spielberg. Alors, hein !

 

Raison numéro trois

Depuis que vous avez découvert la scène finale de Max et les Ferrailleurs de Sautet

Michel Piccoli - Les mains en l’air, c’est un hold-up. Contre le mur.

Et la scène d’ouverture d’un Flic de Melville, vous adorez les films avec des hold up un peu à l’ancienne avant l’arrivée de la haute technologie.

Un Flic, Jean-Pierre Melville, 1972

Eh bien regardez la Bonne Année réalisée à la même période car la scène de hold up très simple sans aucun effet spectaculaire y est particulièrement réussie.

 

Raison numéro quatre

Françoise Fabian - Bonjour monsieur, c’est l’antiquaire du Rador. Oui. Bonjour.

Vous connaissez cette actrice mais vous oubliez toujours son nom.

Françoise Fabian

Vous vous souvenez l’avoir vue dans Belle de Jour aux côtés de Catherine Deneuve ou dans Ma nuit chez Maud de Rohmer, mais rien à faire…. Anouk Aimée, non… Marie-Josée Nat, non plus… Eh bien revoyez la Bonne Année et vous n’oublierez plus son nom. Elle s’appelle Françoise Fabian et il se pourrait même qu’elle devienne l’une de vos actrices françaises préférées.

Françoise Fabian - Mon amour, où es-tu ?

 

Raison numéro cinq

Enfin la raison numéro cinq est une évidence, depuis les Tontons Flingueurs, Lino Ventura est l’un de vos acteurs préférés.

Lino Ventura - Faut quand même admettre, c’est plutôt une boisson d’homme.

Lino Ventura

Alors regardez la Bonne Année, vous le verrez faire des choses plutôt inhabituelles. Par exemple se rendre en boîte de nuit chez Michou et croiser Michou, le vrai. Croiser également Mireille Mathieu, son imitation, puis la vraie. Vous y verrez également Lino Ventura grimé en vieillard, puis discuter cinéma lors d’un dîner plutôt tendu.

Silvano Tranquilli - Vous lisez les critiques, monsieur ?
Lino Ventura - Non.

Puis accomplir des cascades minimalistes. Et enfin tomber amoureux définitivement de Françoise Fabian au petit matin et en silence.

Lino Ventura - Bonne année.

 

 

Films évoqués par ordre d’apparition à l’écran : 

  • Un homme et une femme, Claude Lelouch, 1966
  • 2001, Stanley Kubrick, 1968
  • Shining, Stanley Kubrick, 1980
  • La Grande Illusion, Jean Renoir, 1937
  • Pickpocket, Robert Bresson, 1959
  • À bout de souffle, Jean-Luc Godard, 1959
  • Max et les Ferrailleurs, Claude Sautet, 1971
  • Un Flic, Jean-Pierre Melville, 1972
  • Belle de Jour, Luis Buñuel, 1967
  • Ma nuit chez Maud, Éric Rohmer, 1969
  • Les Tontons Flingueurs, Georges Lautner, 1963

Et vous, les avez-vous tous vus ?

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  • Un peu de culture francophone (surtout française). Rien n’est incompréhensible pour des étudiants curieux, même si « on ne l’a ni lu, ni vu, tant qu’on en a entendu parler » (Cavanna). Bonne visite ! Des lecteurs en Serbie
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