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Les Caves du Majestic
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1 janvier 2012

Le français vu d'ailleurs - Long Poem in Canuckian Child - Jack Kerouac

Bonne année à tous !

On commence l'année tranquillement avec un long poème de l'écrivain américain Jack Kerouac (1922-1969) écrit dans le français parlé et entendu quand il était enfant (ses parents étaient d'origine canadienne et des ancêtres plus lointains vinrent de France – de Bretagne). De Jack Kerouac, on connaît surtout On the road (Sur la Route, 1951, 1957).

Ce poème vient d'ailleurs, il vient de son enfance. Ce texte semble médiéval à l'auteur. C'est dire qu'il se sent dépositaire d'une langue qui n'est plus parlée par les français eux-même. Ce poème difficile à lire par un lecteur habitué à l'académisme ne permettrait pas de réussir un examen. Ce qui compte, c'est l'incantation, le chant de l'enfance qui resurgit. On y mentionne Alain Fournier (1886-1914), l'auteur du célèbre Grand Meaulnes.

Long Poem in Canuckian Child
Patoi probably Medieval

Robert, Robert, ta belle grosse mere
enterez dans l’beurre
La j me rapele
La j me rapele

Robert, t’eta tit
Mais tu waite encore encore plus gros
Que tu l’est deja-
C’est toute un reve qu’arretera
Avant quon l’finisse-
Quand on laisse la Divinite
     le finir
     Robert, Robert-
Ou est ton arbre?
Quosse qu’on y faite avec tes
     Indes especialles?
A tu tombez dans un trou
     de tristesse avec moi
Dans la nuit commune
     et sale et pire que mal?
Robert ou est ton beau
     frere? Tes tite ridresse,
     laughage, riendresse, malheur’se
     aise- ou est ton son?
     Ou sont les neiges?
     les étoiles eloignez?
     Les Reves?

Ya des faces dans l’arbre
     qu’il nous moque pas.
robert, tes fleurs, tes femmes,
     tes folles,-
     tes friandises de bines
     en cuisines.
     Es tu mort ton gros pere
     enterrez dans ma mer?
     "Dread drizzle mere, Robert.
          dread drizzle mere

Je vue les armes de face
     vegetables, comme des
     picottes dans ma
     noirceur d yeux-
J’attends les ti fou
chantez leur musique
idiotique et tendre
et charmant comme
comediens de Vienne,
Chante dans sa cabane,
attend-
     les rats mange sa granche
     tandis qu’il chante!
Robert, Robert, les rats
     mange son coeur, son
     nom y’ est Alain
     Alain nee Fournier
La chanson de Dieu ma
rentrez la oreilles assoir,
mon coeur, Robert, je veux
t’expliquer –
     Fa-pu de face souffrante
dans les bars brunes
Laisse plus les chiens t’mordre,
Offre leux plus ta patte
de pauvre brume, viens
avec moi au ciel pur,
     ecoute
     Je voue de coupures
     de chair dan mon aise-
Mais c’est toute pardu
dans la meme luisante
ocean de l’amour de Dieu
L’amor de Dios-
     love of god-
J’ai ta mere par les mains,
Marie Louise, je la sord
J’la ma dan mon
l'eglise, j’y allume des
fleur, j’la fa travaillez
pour le Bon Seigneur-
     est pas peur Robert,
     ame tendre et tranquil-
Ah c’est un reve pour
     cossez les choses bati,
     quoi d’autre?
     Vien avec moi
     Robert, assoir,
braille plus,-
     Rente avec moi dans
     les Indes-
Fini l’reve,-
Instruit ta mere, ton pere,
ton pauvre grand frere,
tes vieux freres du matin-
     Sort!-
     Monte!
     Ascend!
     Vas entour!
          ou tu peu!
Sur la terre comme tu peu tu pu,
     pi c’est fini,-
Reve- inveiglez,
     emorfouillez, fou,
     candrassez,
     impossiblement vife
     et toignant-
Marde pour les chailles
     moronique du diable-
La Vie n’est Pas

Robert, Robert,
     je tu perdu
     dans la mer omnisce
     pour toujours
          dejas
               helas-!
Les vignes montres les potos,
Les hommes souffres-
     Les Bouddhes
         chante tranquilement
          entre tous-
La tristesse et la mort
     et l’amour false
     de jambes et larmes-
Sort! – Rentre!
Monte! cour!
          Dor!
Ecoute, Robert la priere
     du seigneur – pour tue –
"O Robert – qui a la
     clef du pouvoire
Leuve ta grosse main
     diamante
Rende a rien les choses
     idiotique deboute,
     Detrui-
     Extermine-
O Robert, donneur du
     courage, donne courage
     tous qu’ils sont
     en extremite de souffrance-
O Robert, qui Purifie,
     purifie tous qu’ils sont
     escalve d’l’ego
Que le victor de
     la souffrance, gagne-
     encore et encore-
O Robert, parfaitement
     en connaissance de
     la lumiere saint,
     amene toute les
     pauvres vivants de
     l’existence à ta
     connaissance.
O Robert, parfait en
     sagesse et amour
     tendre, sort toutes
     les pauvres vivants de
     leur prison d’existence
     et amene la a
          les Indes Sacrees
Om! Amen!
Adoration a Tathagata
     le connaisseur de
     l’essence universelle
     de toutes les choses
     du reve et en dehors
     du reve. A Sugata
     le connaisseur de bonnesse
     sans fin toupartout,
     A Buddha qui est
     reveillez pour toujours
     et a ete reveillez
     pour toujours et sera
     reveillez pour toujours,
     parfait en pitie
     et intelligence, qui
     a accompli,
     et accompli maintenant,
     et accomplira dans
     toutes le directions vers
     dedant et vers dehors,
     ’tous les mots de mystere."

Tire la manivelle
Amen
A Dieu. Bon Soir
Un bec.
Un nuee.
Adieu.
Autre foi.
Ma main.
Adieu.
Au Seigneur.
Bon Soir.
Dormez vous.

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  • Un peu de culture francophone (surtout française). Rien n’est incompréhensible pour des étudiants curieux, même si « on ne l’a ni lu, ni vu, tant qu’on en a entendu parler » (Cavanna). Bonne visite ! Des lecteurs en Serbie
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