Le français vu d'ailleurs - Long Poem in Canuckian Child - Jack Kerouac
Bonne année à tous !
On commence l'année tranquillement avec un long poème de l'écrivain américain Jack Kerouac (1922-1969) écrit dans le français parlé et entendu quand il était enfant (ses parents étaient d'origine canadienne et des ancêtres plus lointains vinrent de France – de Bretagne). De Jack Kerouac, on connaît surtout On the road (Sur la Route, 1951, 1957).
Ce poème vient d'ailleurs, il vient de son enfance. Ce texte semble médiéval à l'auteur. C'est dire qu'il se sent dépositaire d'une langue qui n'est plus parlée par les français eux-même. Ce poème difficile à lire par un lecteur habitué à l'académisme ne permettrait pas de réussir un examen. Ce qui compte, c'est l'incantation, le chant de l'enfance qui resurgit. On y mentionne Alain Fournier (1886-1914), l'auteur du célèbre Grand Meaulnes.
Long Poem in Canuckian Child
Patoi probably Medieval
Robert, Robert, ta belle grosse mere
enterez dans l’beurre
La j me rapele
La j me rapele
Robert, t’eta tit
Mais tu waite encore encore plus gros
Que tu l’est deja-
C’est toute un reve qu’arretera
Avant quon l’finisse-
Quand on laisse la Divinite
le finir
Robert, Robert-
Ou est ton arbre?
Quosse qu’on y faite avec tes
Indes especialles?
A tu tombez dans un trou
de tristesse avec moi
Dans la nuit commune
et sale et pire que mal?
Robert ou est ton beau
frere? Tes tite ridresse,
laughage, riendresse, malheur’se
aise- ou est ton son?
Ou sont les neiges?
les étoiles eloignez?
Les Reves?
Ya des faces dans l’arbre
qu’il nous moque pas.
robert, tes fleurs, tes femmes,
tes folles,-
tes friandises de bines
en cuisines.
Es tu mort ton gros pere
enterrez dans ma mer?
"Dread drizzle mere, Robert.
dread drizzle mere
Je vue les armes de face
vegetables, comme des
picottes dans ma
noirceur d yeux-
J’attends les ti fou
chantez leur musique
idiotique et tendre
et charmant comme
comediens de Vienne,
Chante dans sa cabane,
attend-
les rats mange sa granche
tandis qu’il chante!
Robert, Robert, les rats
mange son coeur, son
nom y’ est Alain
Alain nee Fournier
La chanson de Dieu ma
rentrez la oreilles assoir,
mon coeur, Robert, je veux
t’expliquer –
Fa-pu de face souffrante
dans les bars brunes
Laisse plus les chiens t’mordre,
Offre leux plus ta patte
de pauvre brume, viens
avec moi au ciel pur,
ecoute
Je voue de coupures
de chair dan mon aise-
Mais c’est toute pardu
dans la meme luisante
ocean de l’amour de Dieu
L’amor de Dios-
love of god-
J’ai ta mere par les mains,
Marie Louise, je la sord
J’la ma dan mon
l'eglise, j’y allume des
fleur, j’la fa travaillez
pour le Bon Seigneur-
est pas peur Robert,
ame tendre et tranquil-
Ah c’est un reve pour
cossez les choses bati,
quoi d’autre?
Vien avec moi
Robert, assoir,
braille plus,-
Rente avec moi dans
les Indes-
Fini l’reve,-
Instruit ta mere, ton pere,
ton pauvre grand frere,
tes vieux freres du matin-
Sort!-
Monte!
Ascend!
Vas entour!
ou tu peu!
Sur la terre comme tu peu tu pu,
pi c’est fini,-
Reve- inveiglez,
emorfouillez, fou,
candrassez,
impossiblement vife
et toignant-
Marde pour les chailles
moronique du diable-
La Vie n’est Pas
Robert, Robert,
je tu perdu
dans la mer omnisce
pour toujours
dejas
helas-!
Les vignes montres les potos,
Les hommes souffres-
Les Bouddhes
chante tranquilement
entre tous-
La tristesse et la mort
et l’amour false
de jambes et larmes-
Sort! – Rentre!
Monte! cour!
Dor!
Ecoute, Robert la priere
du seigneur – pour tue –
"O Robert – qui a la
clef du pouvoire
Leuve ta grosse main
diamante
Rende a rien les choses
idiotique deboute,
Detrui-
Extermine-
O Robert, donneur du
courage, donne courage
tous qu’ils sont
en extremite de souffrance-
O Robert, qui Purifie,
purifie tous qu’ils sont
escalve d’l’ego
Que le victor de
la souffrance, gagne-
encore et encore-
O Robert, parfaitement
en connaissance de
la lumiere saint,
amene toute les
pauvres vivants de
l’existence à ta
connaissance.
O Robert, parfait en
sagesse et amour
tendre, sort toutes
les pauvres vivants de
leur prison d’existence
et amene la a
les Indes Sacrees
Om! Amen!
Adoration a Tathagata
le connaisseur de
l’essence universelle
de toutes les choses
du reve et en dehors
du reve. A Sugata
le connaisseur de bonnesse
sans fin toupartout,
A Buddha qui est
reveillez pour toujours
et a ete reveillez
pour toujours et sera
reveillez pour toujours,
parfait en pitie
et intelligence, qui
a accompli,
et accompli maintenant,
et accomplira dans
toutes le directions vers
dedant et vers dehors,
’tous les mots de mystere."
Tire la manivelle
Amen
A Dieu. Bon Soir
Un bec.
Un nuee.
Adieu.
Autre foi.
Ma main.
Adieu.
Au Seigneur.
Bon Soir.
Dormez vous.