Garde à vue - Claude Miller (1981)
Claude Miller (1942-2012) est l’auteur de films qui ont marqué beaucoup de spectateurs.
Il a travaillé comme assistant avec François Truffaut dont il a réalisé un scénario (La Petite Voleuse, 1988) et a collaboré avec Michel Audiard sur Mortelle Randonnée (1983) et Garde à vue (1981). C'est dire la variété de ses horizons (quoique) face à la constance de ses partis pris.
Cette sélection de vidéos par leMonde.fr ravivera certains souvenirs et donnera peut-être envie de découvrir son travail.
Peut-être Garde à vue a-t-il été le plus populaire (il a même eu droit à un remake américain). Il réunit Lino Ventura et Michel Serrault.
Le premier interprète le commissaire de police Gallien qui interroge le second, Martinaud,un notaire, suspecté d’assassinat. Cette garde à vue durera tout un réveillon, sans qu’on ne soit jamais bien certain de la culpabilité du prévenu.
Ajouté par LobsterSharif le 1er déc 2011
Transcription
Gallien - Monsieur Martinaud. Deux petites filles ont été violées et assassinées à huit jours d’intervalle. Et moi je veux savoir par qui. Alors vous ou un autre, je vous jure, ça m’est complètement égal.
Martinaud - Ne dites pas ça, c’est pas vrai.
Gallien - Ah si.
Martinaud - Ah bah c’est pas vrai. Un raton ou un nègre violente les petites filles, c’est une affaire quelconque. Par contre, si c’est moi, maître Martinaud, alors là, c’est... c’est inespéré dans une carrière de flic, mh ? Les journaux, les interviews, la télé si tout va bien, mh ? c’est pas vrai ça ? Avouez.
Gallien - Écoutez, vous n’allez quand même pas renverser les rôles, non ? Hein ? Bon d’accord, admettons que je sois dévoré d’ambition. Mais alors, les époux Brunet, Madame Faure et Esperu, pourquoi vous accableraient-ils ?
Martinaud - Parce que je suis riche, que j’ai une belle maison et une jolie femme. Or il se trouve que je ne mérite rien de tout ça. J’ai une intelligence et un physique très moyens. Les médiocres se résignent à la réussite des êtres d’exception. Ils applaudissent les surdoués, les champions, mais la réussite d’un des leurs ça les exaspère, ça les frappe comme une injustice. Je suis sûr que vous avez reçu des lettres anonymes.
Gallien - Oh, pas plus que d’habitude, non. Enfin, pas beaucoup plus. Eh, les Français aiment bien écrire à la police, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse.