Le fond de l'air est frais - Fred (1973), Jacques Dutronc (1971) + quelques cases de Gotlib (1972)
Suite à la note d'hier, nous avions envie de revenir sur Fred, sur une petite partie de son entourage et sur l'expression « Le Fond de l’air est frais ».
Personnellement, j’ai d’abord découvert Fred comme personnage de bande-dessinée dessiné par Marcel Gotlib (né en 1934). Comme Fred, il a été révélé au grand public grâce au magazine Pilote et à Goscinny, son influence sur la bande-dessinée humoristique en France est unanimement reconnue. Il avait utilisé l'image de Fred dans une parodie de série policière publiée dans Pilote.
La Rubrique-à-Brac, taume 3 (sic)
(c) Gotlib - Dargaud
exemple d'humour glacé et sophistiqué
Fred y jouait systématiquement le suspect innocent et se présentait toujours comme Aristidès Othon Frédéric Wilfriddans des situations différentes (sur le principe du comique de répétition et celui de la connivence).
La Rubrique-à-Brac, taume 3 (sic)
(c) Gotlib - Dargaud
autre exemple d'humour glacé et sophistiqué
Il y avait une autre histoire-hommage (parue en 1969) dans laquelle Fred jouait le rôle de Fred (un bougon moustachu très gentil qui vous emmène visiter un univers poétique un peu déroutant auquel on s'habitue vite). Elle s’appelait le Matou Matheux. Dans cette histoire, Fred guidait un petit élève pendant une interro de maths dans un grand voyage à la recherche du Matou Matheux (un chat spécialiste des mathématiques) qui pourrait lui donner la réponse au problème.
L’image suivante en est extraite, lisez-la bien.
extrait du Matou matheux dans
La Rubrique-à-Brac, tome 2
(c) Gotlib - Dargaud
Il y dit « Le Fond de l’air est frais » !
Cette phrase, on l’a beaucoup lue dans les articles qui lui ont été consacrées comme celui-ci paru dans le Monde et qui commence ainsi :
"Le fond de l'air est frais", aimait faire dire Fred à ses personnages pour combler ces grands moments de vacuité auxquels ils étaient parfois confrontés. Le fond de l'air est surtout triste désormais. De son vrai nom Fred Othon Aristidès, l'auteur de bande dessinée est mort mardi 2 avril, à 82 ans.
C’était en effet le titre de l’un de ses albums, un recueil d’histoires indépendantes.
Mais cette phrase est surtout une expression que l’on dit quand on n’a rien à dire. C’est une façon de parler du temps qu’il fait. Dans la même conversation, s’il fait mauvais, on entend généralement dire qu’ « il n’y a plus de saison ».
Ces deux phrases constituent le refrain d'une chanson que Fred, touche-à-tout qui a aussi fait de la radio, de la télévision, a écrite pour Jacques Dutronc (né en 1943).
Ajoutée le 1er février 2015 par Julie D'Amour-Léger
(Jacques Dutronc - Fred)
Le fond de l'air est frais,
Laïho, Laïho !
Il n'y a plus d'saison,
Laïho, Laïho !
Moi, sous mes pantalons,
Je porte des caleçons longs.
C'est ceux de mon tonton
Qu'a du poil au menton.
Le fond de l'air est frais,
Laïho, Laïho !
Il n'y a plus d'saison,
Laïho, Laïho !
Lorsque je vins sur terre,
Le ciel était couvert.
Dans mon berceau ouvert,
Je chantais à mon père :
Le fond de l'air est frais,
Laïho, Laïho !
Il n'y a plus d'saison,
Laïho, Laïho !
J'ai eu pour mes étrennes
Une paire de bas de laine.
C'est ceux de tante Germaine,
Une ancienne cheftaine.
Quand j'étais militaire,
J'avais un brigadier
Qui voulait me faire taire
chaque fois que je chantais :
Le fond de l'air est frais,
Laïho, Laïho !
Il n'y a plus d'saison,
Laïho, Laïho !
J'ai une grosse casquette
Qui m'tient chaud à la tête.
Ça m'donne une belle silhouette
Et j'crains plus la tempête.
Quand j'invite une jeune fille,
C'est juste pour jouer aux quilles.
Si elle se déshabille,
Alors je m'égosille :
« Le fond de l'air est frais,
Laïho ! Laiho !
Il n'y a plus d'saison,
Laïho ! Laiho ! »