Nicolas Bouvier au Pavillon de l'Auspicieux Nuages (Kyoto, 1964 et 2013)
Nous apprenons grâce à l’Institut Français du Japon-Kansaï qu’une exposition de photographies japonaises de l'écrivain-voyageur Nicolas Bouvier (1929-1998) a lieu au pavillon de l’auspicieux nuage au temple de Daitoku-Ji à Kyoto.
Nicolas Bouvier photographe au Japon
Photo trouvée sur Bulles de Japon
dans un article consacré à un autre ouvrage de l'écrivain.
Nous savions que le premier de ses récits de voyages, l’Usage du monde (1954) a débuté en Voïvodine. C’est ce voyage, commencé en 1953 avec Thierry Vernet, qui le conduira, seul, une première fois, au Japon en 1955.
Transcription
Présentatrice – Kyoto rend hommage à Nicolas Bouvier. Une exposition lui est consacrée au pavillon de l’Auspicieux [je vais y arriver] Nuage tant pour l’écrivain genevois avait vécu avec sa femme en 1964. Pour la première fois Eliane Bouvier revisite ce pavillon. Le reportage est de Georges Baumgartner.
Éliane Bouvier – Oh non.
Reporter – Un demi-siècle plus tard, Éliane Bouvier retrouve Kyoto, l’immense l’enceinte du temple boudhique Daitoku-ji. Par un coup de chance elle a vécu tout un été avec sa famille dans le pavillon de l’Auspicieux Nuage.
Pavillon de l'Auspicieux Nuage
photo trouvée sur le blog intitulé Le Japon d'Asiemutée
qu'il faut visiter : il contient beaucoup d'illustrations
Nicolas Bouvier – J’ai fait un livre sur le Japon sur lequel j’ai travaillé vingt ans. C’était le fruit de quatre séjours. Eh bien ça c’était l’écriture ethnologique qui m’a passionné et qui m’a permis de comprendre beaucoup mieux ce pays que tout le monde, à tort d’ailleurs, dit inscrutable, incompréhensible. Foutaises, une culture qui ne pourrait pas être comprise ne serait pas une culture, ce serait une maladie.
Reporter – Ainsi parle son mari, Nicolas Bouvier, peu avant sa mort. Dans le Pavillon de l’Auspicieux Nuage il laisse mûrir ce qui deviendra La Chronique Japonaise. Éliane l’aide et l’inspire.
Chronique Japonaise, Payot, 1975, 1989
Éliane Bouvier – Je suis complètement bouleversée, émue et sans mélancolie mais avec un immense bonheur de revoir cet endroit que je ne pensais pas revoir depuis l’époque où nous y vivions en 64.
Olivier Bauer (réalisateur du documentaire) – Il avait aussi ce grand sens du détail et c’est un paradis de détail, le Japon. Ça l’était à l’époque et aujourd’hui, même si le moderne, cinquante ans plus tard a vraiment changé, on retrouve toujours ces mêmes détails.
Reporter – Des photos de Nicolas Bouvier sont exposées à Kyoto pour célébrer son œuvre. Il a l’œil d’un microscope, il voit ce qu’on ne voit pas, même pour un Japonais.
Akihiro Kubo (professeur assistant, université de Kyoto) – C’est une découverte du Japon pour moi parce que, c’est plutôt pour les détails que Nicolas Bouvier a réussi à montrer, dans l’écriture et dans les photos.
People sleeping in a night train 1964
© Nicolas Bouvier, Musée de l’Elysée, Lausanne
photo trouvée ici
Éliane Bouvier – Ah, je pense que tout ça mûrissait tranquillement. Et puis il y avait des moments où il se retirait, il y avait assez de place pour écrire. Donc, non, nous étions très heureux ici. Vraiment, ça a été un moment… ben, le nuage a été auspicieux, comme le nom du temple l’indique.