L'une chante, l'autre pas - Agnès Varda (1977)
L'Une chante, l'autre pas d’Agnès Varda (née en 1928) va nous donner l’occasion d’évoquer 16 ans de féminisme en France, de voyager en France, à Amsterdam et en Iran.
Cette note ne contiendra qu’un synopsis et la transcription de la bande annonce car nous avions déjà évoqué dans cette note un passage important de ce film dans une autre note consacrée au procès de Bobigny (93) et à Gisèle Halimi.
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Synopsis
(trouvé sur le site ciné-tamaris qui gère le catalogue d’Agnès Varda et Jacques Demy).
« On ne naît pas femme, on le devient. » Simone de Beauvoir
L'Une chante, l'autre pas est un musical féministe. Deux jeunes filles vivent à Paris en 1962. Pauline (17 ans), étudiante, rêve de quitter sa famille pour devenir chanteuse. Suzanne (22 ans) s’occupe de ses deux enfants et fait face aux drames du suicide de leur père. La vie les sépare ; chacune vit son combat de femme. Pauline est devenue chanteuse dans un groupe militant et itinérant après avoir vécu une union difficile en Iran. Suzanne est sortie de sa misère et travaille au Planning familial. Dix ans plus tard, elles se retrouvent au cours d’une manifestation féministe. À la fin de cette chronique, on les retrouve ensemble, à nouveau, avec leurs enfants qui ont grandi.
Ajoutée le 29 mars 2013 par mySkreen
Transcription
Pomme – Bientôt.
Suzanne – C'est moi « l'autre pas ».
Pomme – En 62, je chante « Allelouya » à la chorale. Je chante « chabada wa wa » derrière un rocker yéyé. J’ai 17 ans et des problèmes avec mes parents.
Son père – Ça, tu l’as cherché, hein.
Suzanne – En 62, j’ai 22 ans et des problèmes avec mes enfants.
Pomme – Et tu veux pas travailler, toi ?
Suzanne – Avec ces deux-là ? Pour quoi faire ? J’ai rien appris. D’ailleurs, y a même pas de place dans la classe du quartier.
Suzanne – Plaque… dans la musique, ça sert à rien, le bac.
LI-BÉ-REZ MA-RIE-CLAIRE ! LI-BÉ-REZ MA-RIE-CLAIRE !
Pomme – On va pas raconter l’histoire.
Suzanne – D’autant qu’elle dure treize ans.
Pomme – Quatorze ! Ça finit en 76 et en apothéose. On a grandi. On est belle.
Suzanne – On a compris, on est contentes d’être femmes.
Pomme – Etc., etc.
Ensemble – Bref, c’est un film optimiste.
Pomme – Mais on y pleure beaucoup.
Pomme – Féministe.
Une collègue – Change, les femmes changeront aussi.
Suzanne – T’as raison, t’as tout à fait raison. ET puis en plus ça me fait du bien que tu me parles comme ça.
Une collègue – Tu ne m’en veux pas ?
Suzanne – Mais on y aime beaucoup les hommes !
Suzanne – Un film tonique ! Et pourquoi pas. Puisque tout le monde déchante, nous, on chante.
Pomme – On peut passer notre temps à se refiler le môme.
Darius – Tu as voulu te marier. Tu as voulu un enfant. Il porte mon nom, j’habite en Iran, je repars avec l’enfant. Toi, tu viens si tu veux. C’est tout.
Pomme – C’est tout ? Mais je ne viens pas.
Lui – T’as peur de quoi ?
Elle – Au pire j’ai peur, ça va je suis contente.
Lui – T’es chiante. Tu n’as jamais couché avec un garçon.
Elle – C’est ça.
Lui – Mais tu veux ou pas ?
Elle – Je veux être sûre que je veux. Y a pas le feu.
Lui – Alors j’attends.
Elle – C’est ça, tu attends.
Suzanne – Bref, c’est un film épatant.
Agnès Varda – Et toutes deux sont épatantes. Toutes deux c’est celle qui chante, Valérie Mairesse, et celle qui ne chante pas, Thérèse Liotard.
Ensemble – L’une chante, l’autre pas, le film qui vous enchantera.
Suzanne – Qui vous intriguera au pire des cas.
Pomme – Qui vous passionnera au meilleur des cas.
Suzanne – Et caeteri, et caetera.
Pomme – Et c’est un film d’Agnès Varda.