(7) Nino Ferrer
Version yougo est une petite série de playlists liées à des répertoires d'artistes francophones en Yougoslavie. Elle pourrait permettre de révéler des liens culturels et de mesurer l'évolution des pratiques artistiques et commerciales en Europe, concernant pour l'essentiel la musique de variété des années 50, 60 et 70.
Cette série fait écho à celle consacrée à des poèmes francophones adaptés par des artistes de l'espace yougoslave.
Chaque note de cette série est associée à une playlist sur youtube (voir plus bas).
- La note avec les chansons dans l'ordre d'apparition dans le répertoire de l'artiste ;
- La playlist avec les chansons dans l'ordre de sortie sur le territoire yougoslave.
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Reprenons avec cinq chansons du répertoire de Nino Ferrer (1934-1998).
Cinq chansons ont été interprétées dont une non identifiée.
Ce sont les suivantes :
- C'est irréparable (un an d'amour)
- Mirza
- Ma vie pour rien
- Le Telefon
- une chanson dont le titre serbe serait « ma femme et moi ».
En France, on perçoit la première partie de la carrière de Nino Ferrer comme celle d'un fantaisiste, avec des succès tels que Mirza ou le Téléfon. Il est aussi l'auteur moins connu de C'est irréparable (Un an d'amour) que le film de Pedro Almodóvar (Tacones Lejanos – Talons aiguilles – Visoke Potpetice) a rendu célèbre en adaptant la version italienne de Mina qui fut déjà un succès en son temps.
Très rapidement, Nino Ferrer a orienté sa carrière vers un style plus personnel dont rien n'a semble-t-il été repris dans l'espace yougoslave.
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contient des reprises par les artistes suivants :
- Đorđe Marjanović (né en 1931)
- Lola Novaković (1935-2016)
et par les groupes suivants :
- Elipse (1963-1968)
- Pekinška Patka (1978-1981)
Il manquera Perica Stojančić.
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C'est irréparable (un an d'amour), 1963
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1967 par Lola Novaković sous le titre Jedna Godina Ljubavi (Nino Ferrer – Ildi Ivanji)...
... et en 2010 par le groupe Pekinška Patka sous le titre Un año de amor (Mogol – Alberto Testa – Pedro Almodóvar).
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Mirza, 1966
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1967 par Đorđe Marjanović en 1967 dans sa propre adaptation.
Cette adaptation est curieuse car elle fait de Mirza, à l'origine un chien, une femme.
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Ma vie pour rien, 1967
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1967 par Đorđe Marjanović en 1967 dans sa propre adaptation sous le titre Prokockan Život.
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Le Téléfon, 1967
(Nino Ferrer)
Interprétée en 1968 par le groupe Elipse.
On notera un paradoxe dans les titres puisqu'aucun ne correspond à l'orthographe en vigueur dans les langues respectives des interprètes.
Sur cette chanson, selon Discogs, le groupe était composé de :
- Bojan Hreljac (basse électrique) et Vladimir Furduj (batterie), deux membres de Korni Grupa,
- Zoran Simjanović (orgue et arrangements), par ailleurs compositeur très prolifique de musiques de film,
- Edi Dekenga (chant), seul non Yougoslave puisqu'il était congolais,
- ainsi que Momčilo Radovanović (guitare), Dragan Kuprijanov (saxophone) et Nikola Zembić (trompette et arrangements).
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Moja žena i ja serait l'adaptation d'une chanson de Nino Ferrer, mais on n'est pas parvenu à l'identifier.
La structure du titre serbe « ma femme et moi » peut rappeler la chanson Mao et moa (d'autant qu'elle aurait pu subir un sort similaire à celui infligé par Đorđe Marjanović à Mirza) mais les recherches n'ont pas abouti faute d'avoir pu entendre la reprise de Perica Stojančić.