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15 mai 2016

Les Adieux à la Reine - Benoît Jacquot (2012)

Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot (né en 1947) seront l’occasion de retourner une troisième fois à Versailles (78), cette fois-ci dans le château lui-même en 1789.

Au sommaire de cette note :

  • Les synopsis et transcription « qu’on n’y coupe pas ».
  • Un petit mot sur le roman d’origine.
  • Un petit mot sur la littérature du dix-septième et du dix-huitième siècle dans le film et dans l'œuvre de Benoît Jacquot.

 

***********

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Synopsis

En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteur s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette (1755-1793), rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.

 


Ajoutée le 14 février 2012 par FilmsActu

Transcription

Versailles, 14 juillet 1789

Sidonie – Je me nomme Sidonie Laborde. J’étais la lectrice de la Reine.

Marie-Antoinette – Je sais que vous m’êtes entièrement dévouée.
Marie-Antoinette – Mais qu’avez-vous à vous gratter ainsi ?
Madame Campan – Vous avez osé vous gratter devant la Reine ?

Marie-Antoinette – Avez-vous déjà été attirée par une femme au point de souffrir horriblement de son absence ?
Sidonie – Je crois deviner de qui vous me parler. Et je l’envie d’être ainsi aimée à la folie d’une telle amitié.
Une servante – Celle-là, elle a réussi son coup. Une petite provinciale endettée, favorite de la Reine en un tournemain. Moi je dis que c’est une putain.

Une voix – Vous ne connaissez pas la nouvelle ?
Une servante – Tout ce que j’ai compris, c’est le mot Bastille.
Madame de Rochereuil – (très bas) Le peuple a pris la Bastille.
Sidonie – La Bastille !

Le comte d’Artois ? – Louis XVI n’est plus libre de ses décisions, il est l’otage de l’insurrection.
Monsieur de Jolivet – C’est la liste des 286 têtes qu’il faut couper. Les deux premiers noms sont ceux de la Reine et de la duchesse de Polignac.

Sidonie – J’ai peur Alice. J’ai peur pour elle.

Sidonie – Je resterai auprès de la Reine tant qu’il le faudra.
Jacob-Nicolas Moreau – On dirait que cela vous comble.

Marie-Antoinette – (à la duchesse de Polignac) C’est à cause de moi que le peuple réclame votre tête. Quittez la France.

Madame Campan – Refusez ce que la Reine va vous demander.
Sidonie – Je ne peux rien refuser à la Reine.

Sidonie – Je me nomme Sidonie Laborde. J’étais la lectrice de la Reine. J’obéis à la Reine. Bientôt je serai loin de Versailles. Bientôt, je ne serai plus personne.

***********

Le film est l’adaptation d’un roman de Chantal Thomas (née en 1945), paru en 2002, dix ans avant la sortie du film. L'auteure est une spécialiste du roman historique.

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Le prescripteur littéraire Jérôme Garcin explique dans cette note pourquoi il faut lire également ce roman.

 

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Sidonie, le personnage de Léa Seydoux (née en 1985) est lectrice. Son rôle consiste à lire des textes à la Reine. Au début du film, il est question de choisir parmi plusieurs livres. On s'aperçoit que le XVIIIème siècle est important pour Benoît Jacquot.

Par exemple, on cite deux œuvres de Marivaux (1688-1763) et une de Bossuet (1627-1704).

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Le projet de Sidonie fut de lire le deuxième chapitre de la vie de Marianne. Inachevé, les 8 parties écrites ont paru entre 1731 et 1742.

 

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Benoît Jacquot en fit une adaptation en téléfilm en deux parties (1995) avec dans le rôle titre Virginie Ledoyen qui interprète la duchesse de Polignac dans les Adieux à la Reine.

Marie-Antoinette, qui selon cette scène aime bien Marivaux mais préfère son théâtre lui demande Félicie (1757), une pièce assez peu connue aujourd'hui.

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On ajoutera que l'œuvre de Marivaux est très familière à Benoît Jacquot puisqu'il a également réalisé l'adaptation de la Fausse suivante (1724), l'une des pièces les plus connues du dramaturge. Le scénario des Adieux à la Reine s'en inspire d'ailleurs quelque peu.

 

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Parmi les incursions de Benoît Jacquot dans le XVIIIème siècle, on mentionnera sa mise en scène de Werther (1892), un opéra de Jules Massenet (1842-1912) d'après l'œuvre de Goethe (1749-1832) parue en 1774 que Marie-Antoinette aurait aussi bien pu lire en version originale qu'en français.

 

Madame Campan avait pourtant suggéré à Sidonie de choisir l'oraison funèbre que Bossuet avait composé pour Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683).

 

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On a failli oublié de présenter Georges de la Tour (1583-1652), un peintre dont le travail sur la lumière de bougie semble être constamment cité dans le film de Benoît Jacquot, tourné lui-même en lumière naturelle.

La Madeleine à la veilleuse (1642-1644) fait partie de ses toiles les plus représentatives.

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On comparera.

Léa Seydoux - Photographie de Romain Winding

Évidemment, ce n'est que le contraste entre la bougie et les ténèbres environnants, illustration de faibles lueurs dans la nuit, qui est à l'origine de cette association d'idées.

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  • Un peu de culture francophone (surtout française). Rien n’est incompréhensible pour des étudiants curieux, même si « on ne l’a ni lu, ni vu, tant qu’on en a entendu parler » (Cavanna). Bonne visite ! Des lecteurs en Serbie
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